« Le marché du sucre est robuste avec un cours du brut à New York toujours sur un niveau record de 23-24 cents/lb, observe Timothé Masson, du département de l'économie de la CGB (1). On aurait pu avoir un décrochage car la campagne brésilienne est excellente. La récolte du pays devrait en effet atteindre 40 millions de tonnes pour 2023-2024. L’éthanol n’est en effet pas très rémunérateur actuellement. Le Brésil a donc alloué beaucoup de cannes vers le débouché sucre. »

Une récolte indienne décevante

« Les cours se tiennent malgré tout car la récolte en Inde est très décevante et termine la campagne de 2022-2023 à moins de 33 millions de tonnes de sucre, avec un exportable de seulement 4 millions de tonnes contre 11 millions de tonnes il y a deux ans. Il y a même des doutes sur le fait qu’ils pourront en exporter en 2023-2024 car les rendements sont annoncés mauvais du fait probablement de la baisse de la fertilisation, trop chère. Le pays construit un programme pour l'éthanol qui devrait détourner 4 millions de tonnes de sucre cette campagne. »

« La Thaïlande est décevante également, avec une production inférieure à 10 millions de tonnes en 2023-2024, compète Timothé Masson. L’Iso (Organisation internationale du sucre, NDLR) anticipe ainsi un déficit de plus de 2 millions de tonnes pour 2023-2024. Avec quatre campagnes déficitaires, les stocks finaux sont très bas. Les cours mondiaux portent les prix européens. Le sucre européen pour 2023-2024 a déjà contractualisé cet été à 1 000 €/t. Un retournement n’est toutefois pas à exclure. »

(1) Confédération générale des planteurs de betteraves.