Une sécheresse perturbe actuellement le fonctionnement du canal de Panama, qui relie l’océan Pacifique à l’océan Atlantique. Sans des pluies significatives d’ici à octobre, les exportations américaines de céréales et d’oléagineux pourraient être fortement affectées, estime Rabobank dans un document (en anglais) publié le 24 août 2023. Des retards et des hausses de coûts seraient à prévoir.
Incertitude pour le soja et le maïs américains
En effet, le canal est un point stratégique pour les exportations américaines vers l’Asie. Plus de la moitié des marchandises transitant par le canal de Panama concernent des échanges entre la côte est des États-Unis et le continent asiatique.

« En 2022, les États-Unis ont exporté plus de 26 % de leur soja et 17 % de leur maïs via le canal de Panama, dont une grande partie qui était destinée à l’Asie », calcule l’établissement bancaire néerlandais. Le contournement de l’Amérique du Sud par le cap Horn ajoute deux semaines de temps de transport.
Opportunité pour le Brésil
Au contraire, cela « pourrait créer des opportunités pour le Brésil », qui pourrait exporter davantage durant le quatrième trimestre de 2024 en se positionnant comme fournisseur alternatif pour les pays asiatique, juge Rabobank. En effet, le Brésil exporte via l’océan Atlantique.
Un lac moins rempli que la moyenne
À l’heure actuelle, le nombre de navires autorisés à transiter par le canal de Panama est déjà restreint pour limiter la baisse du niveau du lac Gatún et du lac Alajuela. Ces réserves d’eau alimentent les écluses du canal maritime.
Et la Rabobank insiste : même si le niveau du lac Gatún, actuellement 7 % en dessous de la moyenne quinquennale, devrait s’améliorer à mesure que la saison des pluies se poursuit jusqu’à la fin de l’année, « il pourrait rester bien en dessous de la moyenne, car El Niño se renforce ».
Le phénomène climatique laisse craindre une sécheresse importante sur la zone pour le reste de l’année. Or, c’est le quatrième trimestre qui est généralement le plus chargé pour le commerce agricole, fait remarquer le document.
Irrégularité du calendrier
De manière générale, Rabobank souligne que la hausse des risques d’événements climatiques perturbant le transport maritime mondial « entraînera davantage d’irrégularités de calendrier et d’augmentation des coûts tout au long des chaînes d’approvisionnement ». Elle cite en exemple les incendies de forêt, les inondations, les changements de niveau d’eau (par exemple du Rhin en Europe) et la sécheresse.