La Confédération paysanne vient de réagir à une note du gouvernement dévoilant la nouvelle stratégie de négociation de la France : ne plus s’arc-bouter sur la protection du budget de la Pac pour répondre à de nouvelles priorités, au premier rang desquelles figure la défense de la zone européenne.
Ces nouvelles priorités de l’UE « impliquent pour la France de réformer en “profondeur” les politiques traditionnelles, dont en premier lieu la Pac qui, de fait, cesserait de figurer au rang des priorités du futur budget de l’UE », s’inquiète le syndicat à la lecture de cette note.
« En totale contradiction avec le discours du ministre de l’Agriculture »
Cette position, « rupture historique dans la politique française de défense de la Pac, serait en totale contradiction avec le discours du ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, Stéphane Travert, lors de la conférence nationale du 19 décembre dernier, en faveur d’un budget fort de la Pac », analyse la Confédération paysanne.
De plus, « conduire une transition agricole vers des productions à forte valeur ajoutée, comme prônée par le président de la République dans son discours de Rungis, exigera un budget conséquent. Cet effort financier est indispensable, non pas pour conserver la Pac actuelle qui continue de vider nos campagnes, ne répondant ni aux attentes des paysannes et paysans ni à celles de la société, mais pour réorienter l’agriculture française. »
« Garantir un revenu aux paysans »
C’est pourquoi « la Confédération paysanne porte un projet ambitieux pour 2020 permettant d’assurer une alimentation de qualité, de garantir un revenu aux paysannes et paysans grâce à des prix stables et justes et de réussir la transition agricole. Ce projet intègre d’ailleurs à la Pac un volet alimentaire afin d’instaurer une vraie politique de souveraineté alimentaire européenne, nationale et locale ».