Le 9 janvier 2020, le ministère chinois du Commerce a confirmé que le vice-Premier ministre, Liu He, se rendrait à Washington du 13 au 15 janvier pour signer l’accord préliminaire. Ce dernier est conçu comme une trêve dans la guerre commerciale sino-américaine.

 

Le président américain Donald Trump avait déjà annoncé le 31 décembre 2019 qu’il signerait le 15 janvier à la Maison Blanche cet accord partiel après des mois d’affrontement à coups de droits de douane punitifs. Donald Trump a par ailleurs indiqué le 31 décembre qu’il se rendrait « à une date ultérieure » à Pékin où commenceront les discussions pour la « phase 2 » de cet accord.

 

Depuis mars 2018, Pékin et Washington se sont infligé des droits de douane réciproques sur des centaines de milliards de dollars d’échanges annuels, affectant durement l’économie chinoise et ralentissant l’économie mondiale.

 

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Importation de 200 milliards de produits américains ?

 

Washington avance que l’accord comprend des avancées en matière de transferts de technologies imposés aux entreprises étrangères implantées en Chine, ainsi qu’un meilleur accès au marché chinois pour les entreprises du secteur financier.

 

Il stipule aussi que Pékin achètera pour 200 milliards de dollars de produits américains sur une période de deux ans à partir d’un point de référence en 2017, dont 50 milliards en produits agricoles, ainsi que des produits des secteurs de l’énergie et manufacturier. Interrogé jeudi sur cette question lors d’un point de presse, le porte-parole du ministère chinois du Commerce, Gao Feng, n’a pas voulu confirmer le chiffre de 200 milliards.

 

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50 milliards de produits agricoles par an ?

 

L’accord commercial avec Pékin va donc doper les exportations agricoles américaines vers la Chine mais les quantités d’achats consenties sont telles que « la question est de savoir si agriculteurs et éleveurs américains vont pouvoir tenir la cadence », a affirmé jeudi Donald Trump. « La grande question que je me pose est de savoir si les agriculteurs seront en mesure de fournir ou non autant de biens agricoles », a déclaré le président américain depuis la Maison Blanche. « C’est le plus gros contrat jamais signé », a-t-il ajouté.

 

Les informations restent pour l’heure floues pour savoir s’il s’agit de 50 milliards de dollars par an ou sur deux ans. Les experts estiment que la Chine pourrait assez facilement importer de nouveau 20 à 25 milliards de dollars de produits agricoles américains, en se tournant par exemple pour les importations de soja vers les États-Unis plutôt que vers le Brésil ou l’Argentine. Mais ils relèvent qu’au moment du pic des exportations agricoles américaines vers la Chine en 2012, à 26 milliards de dollars, les cours des matières agricoles étaient alors bien plus élevés.

 

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Les agriculteurs : premières victimes de la guerre commerciale

 

« Je pense que ce sera génial pour les agriculteurs, mais aussi pour la réglementation, les banques, les sociétés d’investissement », a ajouté Donald Trump.

 

Les agriculteurs ont été les premières victimes de la guerre commerciale sino-américaine.

Pour atténuer leurs pertes, l’administration Trump avait débloqué 28 milliards de dollars d’aide au total en 2018 et 2019.

 

En échange des engagements chinois pris à la mi-décembre, l’administration Trump a renoncé à imposer de nouveaux droits de douane aux produits chinois. Elle a ainsi accepté de diminuer de moitié ceux imposés le 1er septembre dernier sur 120 milliards de dollars d’importations chinoises annuelles.

 

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