La vie d’un sol est riche : on estime qu’un gramme cache un milliard de bactéries et près d’un million d’espèces. « Diminuer de 30 % la diversité microbiologique d’un sol entraîne une perte de 40 % de la minéralisation de la matière organique, de 50 % de la stabilité structurale et de 50 % de la productivité d’un blé, et ce, même si on rajoute de l’engrais », affirme Lionel Ranjard, chercheur spécialiste de la microflore du sol à l’Inrae. La biomasse et la diversité microbienne d’un sol sont ainsi l’assurance de son bon fonctionnement, de sa durabilité et, par extension, de sa santé.
Les progrès technologiques de ces dernières années ont rendu possible le séquençage de l’ensemble de l’ADN d’un sol. Ce véritable bond dans les connaissances a permis d’établir de nouveaux indicateurs. La France est l’un des premiers pays à avoir dessiné des cartographies nationales d’abondance et de diversité microbienne.
Ces indicateurs vont progressivement intégrer le tableau de bord des analyses. « C’était une demande des agriculteurs (lire p. 39). Il y avait un besoin de dépoussiérer les outils », confirme Lionel Ranjard.
Encore faut-il savoir interpréter les résultats : c’est tout l’enjeu des nombreux projets qui se sont développés sur le sujet.
Par Charlotte Salmon
et Justine Papin