L’ergot des céréales, plus communément appelé ergot du seigle, est un champignon observé sur toutes les graminées, y compris les céréales. Il se manifeste par l’installation, à la place des grains, de sclérotes – organes de conservation – qui contiennent des alcaloïdes toxiques. « Le seigle est le plus affecté, suivi par le triticale et, dans une moindre mesure, le blé, l’orge et l’avoine », explique Emmanuel Bonnin, de Soufflet Agriculture. La germination des sclérotes au printemps libère des spores dans l’air : une contamination primaire touche les graminées en fleur, souvent le vulpin. Le miellat produit sur l’épi contamine ensuite les céréales.
Mesures prophylactiques
« Par chance, les sclérotes de l’ergot ne se conservent pas longtemps dans le sol – deux à trois ans –, ce qui peut en faciliter la gestion », indique l’expert de Soufflet. Le travail du sol permet ainsi de mieux maîtriser l’inoculum, puisque l’enfouissement (7-10 cm) empêchera la libération des spores dans l’air.
Le contrôle des adventices, y compris en bordures de champ, est primordial. L’intégration de cultures non-hôtes dans la rotation contribue, quant à elle, à casser le cycle du champignon.
Enfin, le triage post-récolte des semences est indispensable pour éviter de contaminer des parcelles saines.
Une grille d’analyse, réalisée par Arvalis, permet à chacun d’évaluer son risque agroclimatique. Charlotte Salmon