Dans la plupart des régions, la moisson 2021 restera marquée par des pluies régulières. Même si les dégâts sont en partie faits, lorsque l’humidité à 20-30 cm engendre une structure plastique, le risque de tassement est élevé. « Chaque fois que possible, il est préférable de laisser les bennes en fourrière ou à l’extérieur du champ, et de vidanger la trémie de la moissonneuse sans attendre qu’elle soit pleine », déclare Vincent Tomis, chef de projet fertilité des sols chez Agro Transfert.

L’usage de pneus basse pression permet également de limiter les tassements de surface. Quand les bennes sont amenées à se déplacer dans la parcelle, il est recommandé de circuler au maximum dans les passages de pulvérisateur.

Trois OAD

Après une récolte en conditions humides, se pose la question de la remise en état des parcelles et du choix du type d’intervention. L’agriculteur dispose de plusieurs outils d’aide à la décision (OAD) qui lui donnent les moyens d’opter pour un type de travail de sol. Le plus connu est le profil cultural, mais sa lourdeur de mise en œuvre le rend difficilement généralisable. C’est pourquoi la méthode du test bêche s’est développée ces dernières années. À l’aide d’une simple bêche, un bloc de 20 cm de côté et 25 cm de profondeur est prélevé puis déposé sur une bâche. Il est ainsi possible d’observer sa structure et sa porosité, et de regarder l’aspect des mottes de 3-5 cm de diamètre en le fractionnant. La proportion de mottes, plus ou moins compactes, renseigne sur l’état structural et permet de prendre la bonne décision. Toutefois, ce test est difficile en terrains caillouteux et sols très humides. Enfin, la méthode ne dit rien sur les tassements au-delà de 25 cm.

Le miniprofil 3D, méthode mise au point par Agro Transfert, comble cette lacune. « Dans une zone représentative, l’exploitant effectue deux à trois prélèvements à l’aide des palettes d’un chargeur télescopique, sur une profondeur de 70 cm », explique l’expert. Ensuite, il observe chaque bloc en cherchant à repérer les différents horizons et à noter les transitions entre eux. Pour chaque horizon, la structure du bloc est vérifiée afin de mettre en évidence les zones de tassement. Plusieurs fragments sont par la suite prélevés pour en évaluer la porosité et les traces d’activité biologique.

Observer la plasticité

« Agro Transfert met en ligne (1) un guide d’utilisation avec une grille d’interprétation du miniprofil 3D destinée à aider à la prise de décision du travail de remise en état si nécessaire, poursuit Vincent Tomis. L’important est de repérer la zone de tassement. À moins de 25 cm, un simple labour peut suffire. Au-delà il faut penser décompactage. »

Avant d’intervenir, l’expert recommande de prélever une motte de terre à la profondeur de la zone tassée et d’en tester la plasticité en la laissant tomber. Tant qu’elle n’éclate pas au sol, il est indiqué d’attendre un meilleur ressuyage. Différents outils à dents droites ou incurvées sont à même de restructurer les terrains, l’important étant d’éviter la remontée de gros blocs en surface. Vincent Thècle

(1) http://www.agro-transfert-rt.org/blog/2017/04/13/guide-methodique-du-mini-profil-3d/