Dans la région de Saulieu-Liernais, en Côte-d’Or, la plupart des points d’eau et les petites rivières des têtes de bassin sont à sec. L’eau ne coule plus dans l’Arroux, un affluent de la Loire. Du jamais vu depuis 1947.

L’abreuvement des animaux est problématique. Autour des fontaines, souvent communales, le temps d’attente pour remplir les tonnes à eau s’allonge. Des éleveurs repartent à vide. Au surcroît de travail, s’ajoutent une baisse de moral et des interrogations : comment faire si ces sécheresses doivent se multiplier, alors qu’il faut de 80 à 100 l d’eau chaque jour pour abreuver une vache ? Dans ce contexte difficile, la chambre d’agriculture et la FDSEA ont provoqué une réunion le lundi 2 septembre, à Liernais. En présence du sous-préfet, du député LREM Didier Paris, des responsables d’administrations DDT et DDPP, et des présidents des deux syndicats des eaux, les éleveurs ont exprimé leurs inquiétudes et fait part de leurs besoins. À court terme, il s’agit de réduire les temps de transport et la durée de remplissage des tonnes à eau.

Le président du syndicat mixte du barrage de Chamboux, Pierre Poillot, préconise l’utilisation des bornes à incendie en les équipant d’un dispositif de prise adapté muni d’un compteur : « Cette solution a été mise en œuvre depuis début août au hameau de Promenois, à Jouey. Elle nécessite une discipline et une confiance réciproque : chaque agriculteur note le volume relevé sur l’index du compteur. »

Coût supplémentaire

Une autre possibilité a été évoquée : celle de poser des branchements de gros diamètre aux points d’eau disponibles dans tous les cimetières. Gilles de Montalembert, président du syndicat du Sesam, a également indiqué qu’outre trente-cinq « bâches » à incendie (réserves d’eau), « un camion et une remorque de 30 m3 peuvent être mobilisés ou une réserve d’eau non potable. » Dans le cadre d’un plan d’urgence, le vice-président du conseil départemental s’est dit prêt à aider les syndicats des eaux à financer les petits équipements nécessaires à la mobilisation des sources de proximité.

Enfin, le débat a porté sur le coût de l’eau prélevée dans le réseau public, qui s’ajoute à ceux des fourrages et aliments supplémentaires. A. Bréhier