Certaines parcelles ont été affectées par l’épisode de froid intense survenu fin février. La question du maintien des cultures peut se poser, notamment en colza.

Selon l’institut technique Terres Inovia, le colza présente de fortes capacités de récupération, et plus spécialement dans les sols profonds. Si le système racinaire n’est pas touché, les pieds peuvent repartir, même si le feuillage est très dégradé. Dans le cas où l’apex est gelé, les ramifications secondaires peuvent reprendre le dessus. La priorité reste d’évaluer les dégâts. Il est possible de déterminer si un pied de colza est mort en le coupant dans le sens de la longueur. Ainsi, le tissu présentant un aspect vitreux signifie que la plante est gelée.

L’observation de plants gelés n’est pas systématiquement synonyme de retournement. Si la densité de colzas vivants est supérieure à 5 pieds/m², la culture peut être conservée en sols profonds. Dans un contexte défavorable à la compensation (sols superficiels), le retournement peut être envisagé en dessous de 10 pieds/m², dans le cas où la biomasse en sortie d’hiver est inférieure à 100 g/m².

Attention, cependant, à l’état sanitaire de la culture : la présence de galeries de charançons ou de grosses altises peut fragiliser les pieds. Des suivis réguliers de la parcelle sont nécessaires jusqu’à la reprise franche du printemps, car il est toujours difficile de prévoir l’évolution du contexte sanitaire (botrytis).

Ne pas rapiécer

Dans une parcelle, les dégâts peuvent être localisés, dans des zones plus exposées au vent, par exemple. Dans tous les cas, l’institut déconseille de rapiécer les parcelles de colza d’hiver touchées avec du colza de printemps. Cela exposerait la parcelle à une pression des insectes plus importante (méligèthes et pucerons). Le décalage des stades compliquerait également la récolte, qui devrait alors se faire en deux temps.

Dans l’éventualité d’un retournement, l’implantation de la culture suivante est à raisonner en fonction des herbicides qui ont été utilisés précédemment sur la parcelle. Donc, si du napropamide a été appliqué sur le colza, le maïs ou le tournesol peut être implanté sans restriction, alors que le soja ou le pois de printemps nécessitent un labour profond. Certaines cultures, comme le blé ou la féverole de printemps, sont déconseillées. L’ensemble des références est disponible sur les sites de Terres Inovia et d’Arvalis-Institut du végétal.

www.terresinovia.fr/et www.arvalis-infos.fr/index.html