À vivre ensemble au quotidien, on se voit sans plus vraiment se regarder. Cette phrase pourrait être tirée de la presse féminine, mais le sujet est pourtant bien celui de la relation entre l’éleveur et ses animaux. Il va sans dire qu’observer son troupeau est au cœur du métier, et que chaque éleveur le fait au quotidien. Mais parfois, il est utile de prendre le temps de s’attarder plus longuement sur les signes donnés par les vaches. Des vétérinaires hollandais ont mis au point CowSignals (Signes de vaches en français), un programme de formation à destination des éleveurs et conseillers d’élevage. Ils ont conçu des grilles qui standardisent l’observation et donnent des seuils d’alerte (voir ci dessus). Elles permettent de recouper les différents signaux afin de les interpréter.
Trois échelles d’analyse
L’ environnement est ciblé par une première grille, avec la vérification du bâtiment et des équipements. La luminosité, par exemple : même au fond du bâtiment, l’éleveur doit être en mesure de lire son journal.
Vient ensuite l’observation du troupeau dans son ensemble. Une répartition non homogène des vaches peut avertir sur un problème localisé, comme un espace plus froid dans le bâtiment. Le pourcentage d’animaux debout sans s’alimenter est également un repère de la grille. « Une vache n’est pas faite pour être debout, car c’est quand elle est couchée qu’elle produit le lait, détaille Luc Manciaux, vétérinaire à BCEL Ouest, formé à Signes de vaches. Au-delà de 10 à 15 % de vaches levées, il faut rechercher la cause. » Logettes trop peu nombreuses ou mal réglées, obstacles… Les causes sont variées.
La troisième grille d’observation porte sur l’animal : plusieurs vaches sont analysées en détail. En cas d’anomalie, il est nécessaire de retourner à l’échelle du troupeau.