Installés à Lacépède, en Lot-et-Garonne, Claudine et Philippe Lartigaut élèvent des bovins viande (blondes d’Aquitaine). Depuis quatre ans, du fait d’une conjoncture de plus en plus défavorable dans la viande, ils se sont orientés vers la production d’œufs, sous contrat avec la SAS L’œuf gascon. « Quand Denis Varescon, son dirigeant, a su que nous cherchions à nous diversifier, il nous a expliqué qu’il avait une forte demande d’œufs de poules élevées en plein air, et que notre exploitation s’y prêterait très bien », explique Philippe Lartigaut.

« Les éleveurs de poules en cages se sont mis aux normes en 2012, rappelle Denis Varescon. Mais la demande d’œufs plein air prend de plus en plus d’ampleur, et nous devons trouver des producteurs prêts à investir… » Or, avec 150 hectares de SAU en terres de coteaux, le couple pouvait aisément installer parcours et bâtiment.

En 2014, Claudine et Philippe investissent 600 000 euros dans un bâtiment de 21 mètres de large sur 113 m de long (sas de conditionnement et sas sanitaire inclus), avec un parcours de 7 hectares. Pour leur premier lot, un conseiller indépendant les accompagne. Ils démarrent avec 17 000 poules au sol sur caillebotis, soit 1 470 m2 de surface au sol, auxquels s’ajoutent deux jardins d’hiver, de 3,50 m de large sur 105 m de long chacun, cloisonnés en six parcs. Les buses installées au-dessus des ventilateurs assurent une brumisation à moindre coût. En 2016, ils plantent deux cents eucalyptus sur un hectare autour du bâtiment, un arbre choisi pour sa croissance rapide et sa haute stature à tronc unique. « Les poules n’iront pas s’y percher. Il faut de l’ombre pour le bien-être des poules, mais sans trop, car elles pourraient oublier de rentrer dans le bâtiment et sauter des rations, ce qui induirait une baisse de ponte », expliquent-ils.

Passage en volière

En 2017, le couple décide de modifier son système et réinvestit 450 000 euros. « Nous avons tout enlevé à l’intérieur, pour passer en volière et ajouter un bâtiment de stockage des fientes, précise Philippe. Ce qui nous a permis de passer de 17 000 à 30 000 poules, avec un parcours de 12 hectares. » Les volières s’étagent sur trois rangées. « Nos poules, qui sont très bien adaptées au perchage et l’envol, circulent mieux », poursuit-il. Mais vu la largeur du bâtiment, il est impossible d’installer un système pyramidal et les couloirs de passage restent étroits (environ 1,50 m). « L’accessibilité s’en trouve un peu réduite, mais nous y sommes habitués », confie l’exploitant.

Tout est automatisé et les éleveurs ont appris à utiliser un matériel qui leur semblait, de prime abord, complexe. Désormais, les fientes sont évacuées en continu et, grâce à un système de ventilation plus performant, l’ambiance est mieux maîtrisée. « Tout le monde y gagne en confort, nous comme elles ! » affirment-ils.

Les résultats techniques le confirment et Philippe et Claudine sont fiers de montrer des poules saines, à la crête bien rouge : « Nous apprenons au fur et à mesure des évolutions. Le bien-être est de plus en plus important, et nous faisons le nécessaire pour aller dans ce sens. »