«L’année 2018 a été témoin d’un véritable boom des démarches visant à répondre aux attentes des consommateurs en matière de bien-être animal (BEA), constate Luc Mounier, coordinateur de la chaire bien-être animal à Vetagro Sup. En sus du gouvernement, tous les acteurs des filières s’y mettent, des interprofessions aux distributeurs, en passant par les industriels. » Début décembre, Casino a lancé le premier étiquetage bien-être animal en France, en partenariat avec l’association de protection animale CIWF. Seuls les poulets vendus sous la marque du distributeur sont pour le moment concernés, mais l’enseigne s’est d’ores et déjà engagée à déployer son initiative à plus grande échelle. « Les distributeurs se sont massivement impliqués cette année, ils ont l’impact nécessaire pour faire bouger les lignes rapidement », remarque Luc Mounier.
Cautiondes associations
Les associations welfaristes sont très souvent consultées au moment de l’élaboration des démarches, auxquelles elles apportent leur caution. C’est le cas du Pacte pour un engagement sociétal, lancé début 2017 par Interbev, mais aussi du partenariat entre Carrefour et Welfarm en faveur du bien-être des lapins, ou encore du travail de la coopérative laitière Prospérité fermière, toujours avec l’association Welfarm.
Toutes les productions animales sont concernées. « L’ensemble des filières s’est donné des objectifs en matière de bien-être, souligne Luc Mounier. Les filières du porc et de la volaille sont plus sensibilisées, car sous le feu des projecteurs depuis davantage de temps que celles des ruminants. » Cette année, l’interprofession de la volaille et du lapin (Itavi) a donné un nouveau souffle à son outil d’autodiagnostic BEA EBENE, via un déploiement de la version numérique.
De son côté, Interbev travaille à élaborer des outils d’évaluation des pratiques de protection animale, au stade de l’élevage, du transport, de la mise en marché, et de l’abattage. L’interprofession a notamment repris à son compte, à la fin de cette année 2018, l’outil BoviWell, élaboré par Moy Park Beef Orléans. Les différentes grilles de diagnostic devraient être testées et déployées à partir de 2019. « Nous observons une vraie prise de conscience et un changement de posture parmi les professionnels, explique Audrey Lebrun, cheffe de projet bien-être et protection animale à Interbev. Nous souhaitons être proactifs tout en restant réalistes dans nos objectifs. »
A. Courty et V. Scarlakens