C’est avant tout la curiosité qui a poussé Yohann Leray, en Gaec à Saint-Gouéno (Côtes-d’Armor) avec Vincent Even, à s’intéresser à la prestation « Signes de vaches », proposée par Bretagne Conseil Élevage (BCEL) Ouest. Mais cette démarche s’est aussi avérée utile, en révélant des problèmes d’accessibilité aux fourrages et à l’abreuvement. « Signes de vaches a pour objectif de partir de l’observation des animaux, afin de déterminer des leviers d’action dans l’élevage », explique François Piton, consultant chez BCEL Ouest.
Une caméra grand angle, positionnée dans le couloir d’alimentation surplombant la table d’alimentation, l’aire paillée et les deux robots de traite, a filmé les animaux pendant 24 heures, jour et nuit. Cette approche à l’échelle du troupeau a été complétée par une approche individuelle, avec une grille d’observation de quelques animaux (rumination, propreté, état des membres…).
Fourrage trop éloigné
Du film, il est ressorti un problème d’accessibilité du fourrage à l’auge. « Il restait du fourrage mais il était trop loin des cornadis, et cela assez tôt dans la nuit, dès minuit », a remarqué le technicien. L’élevage dispose d’un repousse-fourrage depuis 2013. « Nous avons reprogrammé les heures de passage, pour les caler sur le pic de fréquentation de l’auge », indique Yohann. La machine passe désormais à 7 h, 10 h, midi, 15 h, puis 17h30, 20 h et 23 h.
« À un niveau élevé de production, affiner le nombre de passages et les quantités ingérées permet d’accroître encore la production, mais aussi d’éviter de faire de gros repas en peu de temps, afin de limiter l’acidose, indique François Piton. L’accessibilité est un souci dans de nombreux élevages. Les éleveurs enlèvent des refus, alors que le fourrage n’a pas pu être mangé. On observe des rumens creux le matin, du fait d’un manque d’ingestion. Or, il est préférable de produire du lait avec des fourrages plutôt qu’avec de l’aliment concentré ! »
Le visionnage des séquences du film a aussi montré une bonne circulation des animaux dans le bâtiment et une bonne fréquentation du robot, confortée par ses données (2,5 à 2,6 traites par vache en moyenne). Le troupeau est calme, les animaux sont propres.
Yohann et François Piton se sont rendu compte que les vaches avaient tendance à laper l’eau dans un des abreuvoirs non loin du robot, signe de courant parasite. « On n’y faisait pas attention. Il s’agit d’un abreuvoir en acier. Depuis, nous l’avons relié à la terre. »