Entre problèmes sanitaires et équasillement, plus besoin de dresser la liste des conséquences liées à un béton vieillissant. Pour y remédier, diverses solutions existent comme la remise à neuf de la dalle, des caillebotis ou encore la mise en place d’un revêtement, notamment en utilisant des tapis de sol. Cependant, il est aussi envisageable afin de rester sur un sol dur sans engager de gros travaux de remise en état de l’existant.

Le béton rainuré

Le rainurage du béton est la méthode qui va travailler la surface sur une plus grande profondeur, allant de 10 à 15 mm en fonction des entreprises. Le principe est relativement simple et consiste à rogner finement des bandes de béton afin de créer un relief. Si la partie supérieure entre les rainures reste exactement la même, et donc glissante, le décalage de hauteur des rangées de quelques centimètres apporte une accroche pour le sabot des bovins, plus large. Ce relief évite également l’apparition une pellicule de liquide ou de bouse sous la patte, pouvant faire un effet d’aquaplaning.

En ce qui concerne la mise en place du rainurage, pas besoin de vider la stabulation. Pouvant effectuer jusque 100 m² par heure, les machines travaillent localement. Il suffit de parquer les vaches dans une autre partie de l’étable afin que la rainureuse ne soit gênée par ces dernières. Pour la gêne acoustique, le chantier est certes bruyant mais avec un bruit en continu, ce qui n’effraie généralement pas les vaches. En revanche, la découpe apporte un gros volume de poussière. C’est pourquoi l’entreprise Boué préconise de mettre à disposition un tuyau d’eau, qui se branche sur la machine et permettra d’éviter que cette poussière vole et se propage dans tout le bâtiment.

Le rainurage consiste à faire des petites tranchées sur toute la dalle afin d'avoir deux hauteurs et une meilleure accroche. (© Boué)

Sur caillebotis aussi, le rainurage est possible, mais avec des dimensions différentes. Les tranchées sont alors moins profondes, moins larges et plus nombreuses. Aussi, elles sont orientées transversalement par rapport aux trous, là où une dalle avec racleur voit ses rainures dans le sens de sa circulation.

La scarification

Travaillant sur une profondeur plus réduite, la scarification s’effectue sur toute la largeur du béton. Agri Rainurage explique que son avantage principal est de garder un sol plan, tout en créant de la rugosité. Avec une action sur seulement 3 ou 4 millimètres de la surface, les machines vont retirer la couche supérieure en rongeant le béton. Après le passage, la surface est formée par de petites lignes faites par le passage des disques, mais également par des cailloux du béton puisqu’il ne s’agit pas d’une découpe. Cumulant ces deux aspects, le sol est alors suffisamment rugueux et offre une surface qui accroche aux sabots des vaches.

La scarification peut aussi venir se joindre à un sol déjà rainuré, que ce soit au cours de la même période ou après quelques années. Ce double passage permet d’avoir un sol encore plus accrocheur et de réduire davantage les chutes dans la stabulation. Avec un résultat plan, la scarification fonctionne bien dans une étable équipée d’un racleur puisqu’il peut évacuer un maximum d’excréments. En contrepartie, son caoutchouc pourra s’abîmer rapidement après la scarification à cause du côté abrupt de la surface.

Pour un sol plat et rugueux, la scarification est idéale. En retirant la couche supérieure du sol, cette solution fait ressortir les morceaux du béton. (© Agri Rainurage)

Contrairement au rainurage qui a une durée de vie pouvant aller jusqu’à quinze ans, la scarification voit ses effets diminuer cinq ans après le passage. Cette échelle dépend tout de même des conditions et de l’utilisation du béton, puisqu’une zone de passage sera plus piétinée par les vaches et donc s’abîmera plus vite.

Le décapage thermique

Enfin, pour les bétons peu épais, fragiles ou tout simplement afin de garder exactement la surface à sa hauteur initiale, il existe la possibilité du décapage thermique. Consistant à brûler la couche supérieure du béton, cette solution préserve davantage le béton que les deux autres, tout en pouvant travailler partout. En effet, la machine utilisée pour cette solution est peu encombrante, ce qui lui permet d’accéder à des zones étriquées. En contrepartie, le prix est généralement plus élevé.

Dans un but de conservation du béton, le décapage thermique est parfait puisqu'il ne touche pas à la dalle. Il consiste à brûler la surface via un choc thermique. (© Tounet)

À l’aide d’une flamme en aéro-gaz, l’entreprise Tounet chauffe le béton à presque 2 000°C, créant de cette manière un choc thermique à sa surface. Toutes les huiles et les graisses imprégnées dans le béton sont ainsi brûlées et ce dernier retrouve une surface plus rugueuse. En effet, avec le temps, sa surface a été érodée, faisant ressortir des cailloux originellement situés à l’intérieur du plancher. Le relief s’est donc naturellement créé, et accentué avec le choc de température et le retrait des résidus.