Sauerburger a profité des seuls rayons du soleil du mois de mai pour présenter au cœur de la Forêt noire, ses derniers tracteurs de pente et notamment son engin le plus puissant, le Grip 4 140. Ce dernier reçoit un moteur diesel Kohler à 4 cylindres de 3,4 litres. Il développe 142 ch à partir de 1 600 tr/min et 650 Nm de couple à 1 400 tr/min.

La transmission à variation continue de marque Dana est scindée en deux gammes, une route (0-20 km/h) et une travail (0-40 km/h). Quatre modes de direction sont disponibles, deux roues avant directrices, quatre roues directrices, la marche en crabe et enfin la direction antidérive. Cette dernière sert à commander l’essieu arrière indépendamment afin de compenser la dérive dans les dévers.

Une cabine excentrée et bien équipée

En montant à bord du Grip 4 140, la première chose qui nous frappe est que la cabine soit excentrée. Cela est dû à l’implantation du moteur sur le côté droit de la machine. Une fois installé sur le siège et malgré notre mètre quatre-vingt-dix, la cabine est spacieuse. La visibilité, même avec le moteur à droite, reste très correcte. La vue sur l’outil avant est, quant à elle, optimale. Les seuls angles morts sont sur le côté du moteur et le relevage arrière. Ce dernier peut d’ailleurs disparaître avec une caméra proposée en option.

Sur le poste de conduite, nous retrouvons un grand écran tactile affichant toutes les informations nécessaires au fonctionnement de la machine. L’accoudoir accueille deux leviers servant à la conduite et aux différentes fonctions hydrauliques. Une fois le siège et les rétroviseurs bien réglés et surtout la ceinture bouclée, nous n’avons plus qu’à démarrer et partir faucher l’herbe dans les pentes.

Ça grimpe !

Afin de nous faire essayer ses machines, Sauerburger nous a réservé de beaux dévers qui vus d’en bas, nous impressionnent. Pour les grimper, il suffit de gérer son allure de manière progressive. Après avoir réglé le régime moteur, nous n’avons plus qu’à nous concentrer sur la position de notre machine et de notre outil. Une main se trouve alors sur le volant et l’autre sur le joystick.

L’outil, lui, suit le sol grâce à la position flottante. Nous n’avons alors qu’à jouer avec la translation pour l’approcher au plus près des clôtures. Les 4,2 tonnes de masse à vide rassurent, car nous sentons que la machine est bien collée au sol même si elle peut paraître légère.

Avancer à la main ou au pied

L’avancement du tracteur Grip 4 140 peut au choix être piloté à la main ou au pied. Alors que l’utilisation du pied est naturelle, le recours à la gâchette, lui, ne l’est pas forcément, car il y a une légère latence entre l’actionnement et l’accélération réelle de la machine. Il faut donc un certain temps d’adaptation pour la manier correctement. Au départ, l’impatience combinée à un manque d’expérience font qu’à force de chercher une réponse instantanée, la machine accélère trop fort et d’un seul coup, ce qui peut représenter un danger dans certaines situations.

Nous comprenons qu’il faut utiliser cette manette par à-coups jusqu’à ce que le tracteur se mette en mouvement. Dès que c’est le cas, il ne reste plus qu’à appuyer sur la gâchette jusqu’à atteindre une vitesse à laquelle nous sommes à l’aise. Il est possible à tout moment de changer de mode d’avancement, mais cela fait chuter le régime du moteur. Nous devons alors le remettre à 1 000 tr/min pour que la prise de force atteigne la bonne vitesse, le bon régime. Le constructeur indique par ailleurs que ce problème devrait être réglé rapidement et que le logiciel est encore en développement.

Un passage accidenté

En arrivant sur une zone fortement accidentée, nous nous arrêtons car en plus d’être escarpée, elle présente un fort dévers. Pour aborder cette partie, nous réglons le régime moteur pour faire tourner la prise de force à 1 000 tr/min puis une vitesse maximale de 4 km/h. Nous laissons bien entendu l’outil en position flottante tout en gardant une main sur le joystick pour lever le broyeur en présence de pierres.

Lorsque nous arrivons dans la partie la plus compliquée, nous activons à l’aide de deux interrupteurs spécifiques les blocages de différentiel des ponts avant et arrière. À ce moment-là, la machine se met à grimper sans aucun patinage alors même que le degré de la pente nous colle au fond du siège. Lorsque la machine arrive enfin en haut de la côte, l’outil et l’essieu avant sont déjà à plat alors même que nous nous trouvons encore dans la pente. Cela a un effet rassurant, car chaque essieu est indépendant du mouvement du châssis.

Grâce à son agilité et à sa puissance, peu de pentes résistent au tracteur Grip 4 140, et même lorsque nous hésitons à nous engager dans une zone escarpée, l’engin travaillera sans difficulté tout en assurant confort et sécurité.