À l’image du loto du patrimoine, la Française des jeux lance ce lundi 23 octobre 2023 un nouveau jeu à gratter axé sur la protection de la biodiversité. Validé dans le projet de loi de finances pour 2023 et reconduit pour 2024, ce loto intitulé « Mission Nature » permet de récolter des fonds versés à l’Office français de la biodiversité (OFB) « pour le financement de projets de restauration du vivant ». Jusqu’à 30 000 euros sont à remporter, précise la Française des jeux.

Six projets de grande ampleur, quatorze régionaux

Vingt projets, sur une cinquantaine de candidatures, ont été retenus. Six d’entre eux sont des projets emblématiques « de grande ampleur, avec un impact majeur sur les écosystèmes et leur restauration », détaille l’OFB. Parmi eux, la réhabilitation après les incendies des populations de tortues d’Hermann au cap Taillat, en Provence-Alpes-Côte d’Azur, ou le sauvetage de la mangrove du Lamentin en Martinique.

Quatorze autres projets dits « de maillage » sont des projets « d’ampleur significative, avec un impact de niveau régional ou local », tels que la plantation d’arbres, de haies et d’une prairie fleurie dans un square d’Île-de-France, ou la restauration des zones humides du Mont-Saint-Michel.

« Attention, arnaque à la biodiversité ! »

Sur les trois euros de vente d’un ticket, 0,43 euro ira à l’OFB et financera « réellement la protection de la biodiversité, dénonce France Nature Environnement, qui appuie l’un des vingt projets sélectionnés. Tout le reste va dans les caisses de la FDJ ». Dans un communiqué de presse du 19 octobre 2023, la Fédération française des associations de protection de la nature et de l’environnement, dénonce une « opération de com' qui profite surtout à la Française des jeux ».

Selon FNE, ce jeu « permettra de lever une somme dérisoire par rapport aux besoins réels d’une politique de protection de la biodiversité », « trompe le consommateur en faisant croire qu’il popularisera la défense de la biodiversité » et « ajoute une nouvelle charge aux équipes de l’OFB, alors qu’il manque déjà de postes. Pour protéger l’environnement, vaut-il mieux donner à une association ou jouer à mission nature ? » interroge FNE.

Oriane Dieulot