A chaque publication, il nous apporte son lot de mauvaises nouvelles, au risque de nous faire frôler la saturation. L’année 2020 ne déroge pas à la règle. Dans son nouveau rapport « Planète vivante », dont le nom cache bien la noirceur, le WWF alerte de nouveau sur le rythme effarant auquel décline la biodiversité.

La faute au grignotage des espaces naturels...

Entre 1970 et 2016, les effectifs de vertébrés (mammifères, oiseaux, amphibiens, reptiles et poissons) auraient chuté de 68 %, les zones tropicales étant de loin les plus touchées (–94 % pur l’Amérique du Sud et –65 % pour l’Afrique, contre –24 % pour l’Eurasie). En cause, en première ligne : les changements d’utilisation des sols à destination de l’agriculture.

 

D’où les appels pressants de l’ONG à soutenir une utilisation durable des terres, mais aussi, en Europe, à agir contre la déforestation importée. Ce qui revient concrètement à réduire les achats de soja pour le bétail (et, in fine, la production et la consommation de viande), mais aussi à se serrer un peu plus la ceinture sur le cacao, le café…

 

À l’échelle française et européenne, le WWF plaide pour que soit réellement mise en œuvre la stratégie de lutte contre la déforestation importée, mais aussi pour que soient renforcés la lutte contre l’artificialisation des terres et les efforts sur l’autonomie protéique des élevages.

… et au changement climatique

Important à noter : le déclin en termes d’effectifs ne reflète pas le déclin en termes de diversité d’espèces. Si celle-ci diminue heureusement moins vite, le WWF alerte toutefois sur le déclin de la biodiversité, qu’elle soit sauvage ou cultivée. Neuf espèces cultivées représenteraient les deux tiers de la production végétale mondiale, et huit espèces animales fourniraient 85 % de la consommation humaine issue du bétail.

 

Si le WWF désigne les activités humaines comme directement responsables de la majorité des dégradations de la nature, il prévoit aussi que le changement climatique pourrait bientôt devenir la cause majeure de disparition d’espèces. Une raison de plus pour revoir les modes de production et de consommation… Mais aussi les politiques commerciales ultralibérales, dont l’impact indirect (destructions d’espèces et d’habitats à l’autre bout de la planète) s’accompagne d’un bilan carbone déprimant.