«C’est une année exceptionnelle, confirme Bertrand Carpentier, spécialiste du maïs ensilage chez Arvalis. Les conditions sèches jusqu’au 20 juillet ont avancé la floraison de 2 à 12 jours selon les régions. Mais les températures se sont ensuite rapprochées de la normale, accompagnées de pluies plus régulières. » Résultat : des épis bien fécondés et un développement de la plante sans stress hydrique jusqu’à la récolte.

Rendements en hausse

Cette année, le rendement moyen français atteint 13,8 t de matière sèche (MS) par hectare, contre 12 t en 2016. « Cela s’explique par un bon gabarit des plantes, et un important remplissage des épis, note Bertrand Carpentier. Seule la région Auvergne Rhône-Alpes obtient un rendement moyen inférieur à l’an passé, à cause d’un bilan hydrique défavorable. »

Les conditions séchantes de la fin de l’été ont cependant accéléré la déshydratation des plantes. « Ce phénomène est d’autant plus marqué lorsque la proportion d’épis sur la plante entière est importante, comme c’est le cas cette année, précise Bertrand Carpentier. À l’échelle nationale, le taux de matière sèche dépassait 38 % dans près de 20 % des chantiers d’ensilage. »

Un maïs digestible

Malgré le taux de MS plante entière parfois important à la récolte, la digestibilité des fibres NDF (dNDF) est excellente. « De nombreux chantiers ont été anticipés, ce qui a préservé le fourrage d’une lignification trop avancée, explique Alexis Ferard, zootechnicien chez Arvalis. La moitié des maïs récoltés obtient une dNDF supérieure à 51 %. » La teneur moyenne en amidon est également élevée, « de l’ordre de 33 % sur l’ensemble du pays, relève Alexis Ferard. Il faudra donc être vigilant dans la construction des rations » (lire l’encadré).

En conséquence, les valeurs alimentaires relèvent le niveau de la récolte de 2016. Sur le plan énergétique, le maïs de 2017 gagne 0,01 UFL/kg de MS, pour atteindre en moyenne 0,92 UFL/kg de MS. S’agissant des valeurs azotées, les teneurs moyennes en PDIN et PDIE affichent respectivement 48 g/kg de MS (+4 g par rapport à 2016) et 72 g/kg de MS (+2 g). Le tout avec un encombrement en retrait de 0,01 UEL/kg de MS. « Cette meilleure ingestibilité va accroître la densité énergétique des rations, indique Alexis Ferard. Cela devrait permettre une légère augmentation de la production laitière. »