Les trayons les plus hauts placés et/ou les plus éloignés de la rive du quai conduisent en grande majorité à des interventions pénibles : tels sont les premiers résultats de l’étude ErgoTraite sur l’impact du positionnement des mamelles réalisée par Idele en partenariat avec les chambres d’agriculture de Bretagne. Son objectif : assurer la durabilité des traites bovines conventionnelles (non robotisées) en limitant le risque de TMS (troubles musculo-suqelettique). Les mesures ont été effectuées sur 726 mamelles (holsteins, nomandes) sur sept élevages et quatre systèmes de traite (épi 30°, épi 50-60°, TPA, roto extérieur).

« La hauteur de plancher mammaire (HPM) se situe en moyenne à 63,8 cm (de 34 à 81 cm) avec une distance d’atteinte verticale (DAV hauteur de quai + HPM) en moyenne de 152 cm en traite par le côté et 164 cm en traite par l’arrière, détaille Jean-Louis Poulet, responsable projet R&D traite chez Idele (cf schéma). Avant les mesures, nous ne visualisions pas bien la distance pour allonger les bras dite distance d’atteinte horizontale (DAH). Elle est de près de 42 cm. »

Concrètement, pour beaucoup de vaches, les trayons sont trop haut ou trop loin entraînant des positions en grande majortié inconfortables et mêmes pénibles (lever les bras au-dessus de l’épaule, allonger les bras, se pencher) sources d’éventuels problèmes. Et ce alors même que pour cette étude les trayeurs étaient plutôt grands (180 cm de moyenne).

Les vaches ont grandi

« Fort de ce constat, il va falloir travailler sur les hauteurs de quai qui sont souvent indadaptées aux morphologies des vaches mais également parfois des trayeurs », résume l’ingénieur.

« L’équation taille du trayeur /2 + 10 cm n’est pas aussi simple. Les quais sont souvent trop hauts. Et ce d’autant plus que l’on n’a pas pris en compte la taille des animaux qui sont plus grands qu’avant. Désormais, en cas de renouvellement de l’installation, il faut l’adapter à la taille du trayeur et à celle des animaux pour avoir un positionnement vertical optimal. A l’horizontal, il faut réfléchir à moduler la distance mais c’est plus compliqué car les éléments de contention sont incontournables. La sécurité du trayeur n’est pas négociable. L’idéal est d’avoir un troupeau homogène. »

« Au final, il faut travailler sur le multidimentionnelle (homme, animal, machine) en trouvant le meilleur compromis pour que la traite soit celle qui est attendue. On peut avoir le meilleur matériel si la taille des vaches n’est pas prise en compte ni les attentes du trayeur, cela ne donnera pas forcément satisfaction. » Cette étude objective avec des chiffres et des figures la réalité pour faire évoluer les choses du côté des équipementiers notamment. « Le but est bien d’assurer une traite durable. Que les trayeurs manuels puissent bien vivre leur métier et soient encore là demain ! » conclut Jean-Louis Poulet.