La trêve des confiseurs touchant à sa fin, le marché devrait reprendre des couleurs après une période de ralenti et même de baisse, pour le blé, qui a accusé des pertes « entre 2 et 4 €/t selon les places : — 2 €/t à Rouen à 200 €/t, — 4 €/t à 192 €/t en Moselle. La tendance est la même, bien que plus douce, pour l’échéance mars 2019 sur Euronext : — 1 €/t à 203,5 €/t », expliquait le cabinet Tallage vendredi. Le maïs n’offre pas de meilleures perspectives (bien impacté par le « shutdown » américain pour sa part).

La Russie n’en fait qu’à sa tête

La Russie va continuer à inonder le marché avec son blé, relevant « de 35 à 37 millions de tonnes sa prévision des exportations de blé du pays », poursuit le cabinet. Parallèlement, « le gouvernement russe a annoncé la remise en place au 1er février d’une subvention pour le transport des céréales à partir des régions très éloignées des ports (Sibérie) vers la partie européenne du pays. Ces éléments repoussent donc encore momentanément l’impact haussier sur les prix que devrait exercer la réduction des offres russes en seconde moitié de campagne », analyse Tallage.

« Le gouvernement russe a décidé d’interdire l’entrée dans la Fédération de Russie de marchandises en provenance d’Ukraine ou qui transitent par le territoire ukrainien », peut-on lire dans un communiqué repris par l’AFP. Y figurent notamment le blé, l’huile de tournesol, le chocolat, le pain, les conserves de fruits et de légumes, les confitures, la bière et le vin, les couches pour les bébés, ainsi que certains types de meubles et de moteurs. Mercredi, le président ukrainien Petro Porochenko a annoncé la mise en place de nouvelles sanctions contre la Russie, notamment pour l’« agression contre l’État ukrainien en mer Noire », rapporte l’agence.

Le Maroc, client ou pas

Alors qu’Agritel, ouvrait des opportunités au blé européen à destination du Maroc, notamment grâce à la suspension des taxes à l’importation jusqu’à la fin du mois d’avril (au lieu de janvier). Et de justifier : « La compétition sur cette destination risque d’être rude entre les origines France et Argentine. Cette dernière pourrait être affectée par des pluies abondantes encore attendues en cette fin d’année, dégradant la qualité des parcelles en cours de récolte », prévoit Agritel.

Tallage joue le trouble-fête : « Le maintien signifie que les quotas à droits réduits, dont bénéficient les États-Unis et l’Union européenne, ne seront d’aucune utilité pour les exportations de ces deux régions vers le Maroc et que cela laisse une grande place libre aux flux de la mer Noire vers le Maroc tant que les disponibilités le permettent. » La dévaluation de la monnaie russe n’est pas étrangère à cet avantage compétitif.

Le 1er janvier, les marchés européens et américains seront fermés, ils rouvriront mercredi 2 janvier.

À la clôture d’Euronext à 14 h, la tonne de blé perdait 25 centimes sur l’échéance de mars à 203,25 €, et en gagnait 25 sur celle de mai à 205 €.

À la même heure, la tonne de maïs perdait 0,75 € sur l’échéance de janvier à 177 € et gagnait 0,75 € sur celle de mars à 180,25 €.

I. La.