Le 5 décembre, une trentaine d’agriculteurs, adhérents de la Confédération paysanne, ont manifesté à Bourgneuf-en-Mauges devant le portail d’O Jardin des Délices et ses 5 ha de serres en verre récentes. « Cette action ne vise pas l’exploitant. Notre objectif est de pointer les dérives de ce projet », insiste François Onfray, animateur du syndicat en Maine-et-Loire. L’exploitation, qui occupe 11 ha, est née en 2011 de la rencontre entre un arboriculteur angevin en reconversion, une société du sud de la France spécialisée dans le photovoltaïque, et un financeur allemand. Médiatisé à sa création, le dossier est alors présenté « comme le plus grand complexe agro-solaire de France ».
Projet caduc
Tandis que l’intérieur des serres est dédié à la production de fraises, les pans sud des toitures sont occupés par des panneaux photovoltaïques, 11 750 au total. Sans cadre, directement intégrés à la structure, ils doivent produire quatre mégawatts d’électricité par an. Mais aujourd’hui, cette entreprise high-tech, qui a tout de même représenté un investissement de 20 millions d’euros, est à l’arrêt. « Les serres sont vides depuis plus d’un an. Le matériel a été vendu et l’exploitant est en arrêt maladie », relève la Confédération paysanne. Après avoir alerté les élus locaux qui avaient autorisé cette structure, le syndicat a interpellé la Safer : « Il y a une friche industrielle en lieu et place de la production agricole. La société allemande continue d’empocher l’argent lié à la production d’énergie, alors que celle-ci est illégitime. En 2011, le permis de construire précisait bien qu’en cas d’arrêt de la production agricole, le projet serait caduc. »