« D’ici à 2030, la demande mondiale de viande porcine devrait continuer de croître, mais à un rythme moins soutenu que la précédente décennie », estime la Commission européenne, dans ses prévisions à moyen terme publiées le 7 décembre 2018. Elle devrait progresser de 0,7 % par an, soit un total de 724 000 tonnes sur l’ensemble de la période.

Deux clients majeurs de l’Union européenne devraient accroître significativement leur demande : les Philippines (+155 000 t sur la période) et le Vietnam (+112 000 t). La demande chinoise dépendra de la vitesse à laquelle sa filière va se restructurer. Ce processus pourrait s’accélérer en raison de la peste porcine africaine (PPA) qui sévit dans le pays depuis le mois d’août. En 2017, l’empire du Milieu restait le premier client européen à l’exportation, avec 28 % de la viande de porc et 50 % des abats.

Du côté de la concurrence, la production états-unienne de viande porcine devrait croître rapidement. Les exportations pourraient donc progresser à des prix très compétitifs, et potentiellement faire de l’ombre aux opérateurs européens. Selon Bruxelles, les États-Unis devraient expliquer le tiers des échanges mondiaux de viande porcine à l’horizon de 2030, contre 30 % pour l’Union européenne.

Demande soutenue en volailles

Sur le marché de la viande de volailles, la demande mondiale devrait poursuivre sa progression au même rythme que la dernière décennie, à raison de 2,3 % par an, pour atteindre 17 millions de tonnes en 2030. Une fois encore, la croissance de la demande sera tirée par les Philippines, le Vietnam et la Chine, mais également par les pays de l’Afrique subsaharienne (Afrique du Sud, Ghana, Bénin).

La Commission européenne prévoit des exportations communautaires en hausse de 1,4 % par an jusqu’en 2030, pour atteindre un total de 1,9 million de tonnes. La croissance de la production est attendue en baisse : 0,3 % par an contre 2,5 % sur la dernière décennie. Elle devrait être tirée par la Hongrie, la Pologne et la Roumanie.

La Russie prépare ses arrières

Alors que l’embargo russe devrait perdurer en 2019, le pays prépare son autonomie alimentaire. En viande porcine, le pays était autosuffisant à 79 % en 2013 et l’est désormais à 91 % en 2018. En viande de volailles, le pays a presque atteint l’autosuffisance, passant de 89 % en 2013 à 98 % cette année.

V. Gu.