Face aux catastrophes, les Audois jouent collectif ! Après les inondations qui les ont frappés dans la nuit du 14 au 15 octobre, ils se sont organisés, avec un objectif : ne pas laisser les sinistrés seuls face aux dégâts subis. « Quand vingt ou trente personnes arrivent dans une vigne pour redresser les ceps et le palissage, le travail avance et l’espoir revient. Et puis, ensemble, on échange. Cela fait du bien », note Philippe Vergnes, président de la chambre d’agriculture.

Le travail à faire est énorme. « Les vagues d’eau ont charrié dans les parcelles des débris, des troncs, des cailloux et même des véhicules. Elles ont également emporté la terre, creusé des ravines et défoncé les chemins », détaille François Boyer, de la chambre d’agriculture, qui expertise les dégâts depuis un mois. Ceux-ci concernent surtout des vignes, mais aussi des cultures fourragères, des légumes, du riz, des semences, des oliviers et des pommiers.

« La récolte des variétés tardives n’était pas achevée. 900 tonnes de pommes ont été perdues, 25 à 30 hectares de jeunes vergers devront être replantés », précise Christine Agogué, une de ses collègues.

Un accompagnement fort

Dans les villages, l’entraide s’organise. « À la Toussaint, de jeunes pompiers volontaires sont venus aider. Le week-end dernier, c’étaient les chasseurs », raconte Lorie Peyrot, vigneronne à Puicheric. « Nous avons fait une partie du travail, mais il en reste encore beaucoup, souligne Philippe Vergnes. Nous avons reçu de nombreux appels d’agriculteurs des autres départements, prêts à venir. Cela fait chaud au cœur. Pour organiser cette solidarité, nous avons réactivé l’association audoise des agriculteurs sinistrés, créée lors des inondations de 1999. »

Dans chacun des secteurs touchés, un responsable recense les besoins en main-d’œuvre et les fait remonter à l’association. Celle-ci reçoit les propositions d’aide et constitue des équipes. « Nous arrivons à mobiliser 250 personnes le même jour dans un secteur », précise le président de la chambre d’agriculture. L’association reçoit aussi des dons. « Le conseil régional d’Occitanie nous a envoyé une aide de 100 000 €. Il a été suivi par des organisations professionnelles », ajoute-t-il.

Cet argent permet de prendre en charge les repas et l’hébergement des équipes de solidarité. Il finance aussi la location de pelles mécaniques et de camions. « Le solde servira à compléter les indemnisations du fonds de calamité. Mais l’urgence, aujourd’hui, c’est de remettre en état tout ce qui peut l’être avant le printemps ! »

Frédérique Ehrhard