La casquette vissée sur la tête, Geoff Pearson n’est pas peu fier de sa bête. « Culotte va devenir le bovin le plus grand d’Australie, mais sans doute aussi du monde », déclare-t-il aux caméras de Today Tonight, une émission de télévision australienne.

Culotte, de son nom anglais « Knickers », est un bœuf prim’holstein âgé de sept ans. « On a toujours su qu’il deviendrait grand, mais on ne s’attendait pas à cette taille-là ». Geoff a acheté cette bête au Brunswick, pour 400 $ australiens, il y a six ans. Mais depuis, la bête a bien grandi, et sa valeur aurait été multipliée par dix.

Geoff Pearson, éleveur australien, est le propriétaire de Culotte. © DR

La présentatrice, d’une voix sirupeuse, s’étonne : « Culotte est véritablement énorme. Du sabot à l’échine, il mesure près de 194 cm ». Une taille qui, ajoute la journaliste, serait proche de celle de Mickael Jordan. Pour peser son animal, Geoff a même dû recourir à la balance utilisée normalement pour les camions. « Culotte a cassé le record à 1,4 tonne », confirme Geoff.

Un leader de taille

Impossible, aujourd’hui, de vendre Culotte : l’animal, avec son format hors-norme, est bien trop grand pour l’industrie de la viande. « Vous auriez du mal à servir les pièces levées sur lui dans une assiette de taille normale », s’amuse Geoff.

C’est sa taille qui a sauvé Culotte. « Comme il ne rentre pas sur les chaînes d’abattoir, se réjouit Geoff, il continue de vivre. » Faute de pouvoir en faire des steaks, Geoff a chargé le bœuf de jouer le mentor pour son troupeau de wagyus. « Ils le suivent partout, observe-t-il. C’est le leader du troupeau. »

Culotte, le bœuf qui voulait être plus haut que les hommes. © DR

Comment est-il devenu si grand ? Un excès de production d’hormones de croissance, peut-être. Mais pour Geoff, Culotte est aussi le résultat d’une évolution des bêtes, dont « la taille augmente sans cesse. »

Troupeau de dessous

Interrogé sur le nom étonnant de son animal, Geoff s’amuse une fois de plus. « Il a grandi avec un autre bœuf, de race Brahmane, qui s’appelait Bra ». Et puisque bra, en anglais, veut dire soutien-gorge, les éleveurs ont décidé de compléter l’ensemble par une culotte.

L’animal, cependant, est aussi sauvage que son nom est ridicule : impossible pour l’éleveur et encore moins pour les journalistes de l’approcher. Cette timidité pourrait rendre difficile le travail des agents du Guiness book, s’ils souhaitent vérifier les mensurations de Culotte.

Un bœuf dans le sud de l’Australie dépasserait actuellement Culotte de plus de 5 cm, quand le plus gros bœuf du monde atteindrait, lui, les 2 m. Geoff reste confiant : c’est bien son champion qui finira par l’emporter. « Et quand il sera vieux, on l’appellera Grande Culotte, ou Grand-père Culotte ».

Ivan Logvenoff