« La production de foie gras retrouve des couleurs après trois années particulièrement difficiles », se félicite Michel Fruchet, le président du Cifog, ce jeudi 18 octobre 2018 à Paris. La production française devrait atteindre 16 360 tonnes en 2018, contre 10 950 tonnes en 2017, soit une progression de 49 %. « C’est un volume proche de 2015 qui enregistrait une production de 19 250 tonnes, précise Marie-Pierre Pé, directrice du Cifog. Il s’agit de la dernière année “normale” avant les deux épisodes d’influenza aviaire. »
Autre signe encourageant pour la filière : la consommation progresse de 2 % en valeur sur les sept premiers mois de l’année. « Mais il faut rester prudent, car cela ne représente que 25 % de la consommation annuelle de foie gras, qui se concentre aux trois quarts sur la fin de l’année, rapporte Michel Fruchet. Par ailleurs, notre balance commerciale est à peine à l’équilibre ; du chemin reste donc à parcourir. Les envois vers nos principaux clients sont à nouveau possibles. Le Japon a rouvert ses frontières. »
Le modèle sanitaire revu
Après la deuxième crise sanitaire liée au virus H5N8 survenue entre 2016 et 2017, la production de foie gras n’a pu reprendre qu’à partir de septembre 2017. « Les mesures de biosécurité, contraignantes et coûteuses, ont porté leurs fruits », estime Marie-Pierre Pé, déléguée générale du Cifog.
« Les investissements ont été lourds pour tous les maillons de la filière, notamment pour les accouveurs, les éleveurs, les transporteurs et les abatteurs », souligne Michel Fruchet. Parmi les outils mis en place par la filière, la base de données BDAvicole, permet de « recenser l’ensemble des acteurs de la filière, les bâtiments existants, et les mouvements des animaux, détaille Marie-Pierre Pé. Grâce à cet outil, les éleveurs peuvent également recevoir des SMS d’alerte en cas de crise sanitaire. »