La déambulation de Stéphane Travert dans les allées du Sommet a débuté au son des pipeaux. Un groupe d’éleveurs de la FNSEA et de JA lui ont fait cadeau d’un coton-tige géant, en lui rappelant que le temps des paroles avait assez duré. Après cette prise à partie, le ministre s’est dirigé vers le hall des bovins à viande, où il s’est isolé une trentaine de minutes avec les représentants d’Interbev.
Pas de réponse aux questions de la filière de la viande
« Nous lui avons demandé de l’aide pour faire face à la recrudescence des importations de viande, notamment dans la restauration, rapporte Guy Hermouet, le président de la section bovine d’Interbev. On ne peut pas exiger des éleveurs une montée en gamme tout en important des produits qui ne respectent pas nos méthodes de production. »
« Nous n’avons pas obtenu de réponse sur ce point, ni sur la nécessité d’une montée en gamme de la viande hachée, poursuit-il. Concernant la sécheresse, nous avons alerté Stéphane Travert du fait qu’au-delà de la hausse des prix, c’est l’accès même aux fourrages et aux coproduits qui est menacé par les achats des autres éleveurs européens, également touchés par la sécheresse. »
Rien de neuf sur la sécheresse
Au sujet de la sécheresse, Stéphane Travert considère que « le gouvernement est totalement mobilisé depuis juillet ». Le ministre a annoncé une augmentation de 20 % des avances d’aides qui seront versées le 16 octobre. « Cette mesure n’apportera rien aux éleveurs », balaie d’un revers de la main Guy Hermouet.
Stéphane Travert a aussi rappelé son « soutien au travail des éleveurs et à l’agriculture française », qu’il a qualifiée « d’élément stratégique » de l’économie française. Concernant la construction laborieuse d’indicateurs de prix dans le cadre des États-généraux de l’alimentation, il a refusé de parler d’échec, considérant que « les négociations ne sont pas finies. Je fais confiance au médiateur des relations agricoles pour trouver des accords robustes avec les producteurs et avec les distributeurs ».
Sur le stand de l’interprofession, des membres de la famille Gesler ainsi qu’une dizaine de salariés de l’abattoir victime d’un incendie criminel dans la nuit du 27 au 28 septembre ont reçu le soutien du ministre.