« Nous ne pouvons plus d’attendre Monsieur le ministre, les trésoreries se creusent ! » lance un jeune éleveur de bovins allaitants à Stéphane Travert, ministre de l’Agriculture, lors de l’inauguration du Space à Rennes (Ille-et-Vilaine). Un an après le début des États-généraux de l’alimentation, le sentiment de statu quo prédomine, tout comme la défiance vis-à-vis de l’aval.

La valeur « n’est pas partagée »

À l’image de la Confédération paysanne qui a manifesté son mécontentement auprès des laiteries. « Il y a de la valeur qui se crée, mais elle n’est pas partagée », estime Nicolas Girod, secrétaire national du Syndicat. Pour Dominique Langlois, président d’Interbev, « c’est la volonté des acteurs plus que la future loi qui sera déterminante ».

Dans la filière porcine, la peste porcine africaine et la dépendance au marché chinois préoccupent les acteurs, tout comme les modalités de fixation du prix en France. « Nous devons rassembler les groupements de producteurs, appuie Paul Auffray, président de la Fédération nationale porcine. Nous devons être mieux armés pour faire face à l’aval de la filière. »

La sécheresse inquiète

Les effets de la sécheresse cristallisent également les inquiétudes. « Le ministre n’apporte aucune précision sur la mise en place d’aides, l’implantation des couverts végétaux, ou encore les exonérations sur la MSA et la taxe sur le foncier non-bâti », rapporte Christiane Lambert, présidente de la FNSEA.

De son côté, Stéphane Travert confirme « le versement d’une avance à compter du 16 octobre à un taux relevé : 70 % contre 50 % pour les paiements directs, 85 % contre 70 % pour l’ICHN ».

Quant à la coordination rurale, elle a mis en avant les difficultés rencontrées par les agricultrices. « Près de 6 000 d’entre elles n’ont toujours pas de statut, et la moitié ne prennent pas de congés de marternité », rappelle Catherine Laillé, éleveuse de porcs et responsable la section des agricultrices au syndicat.

La rédaction de La France Agricole