« Les animaux ingurgitent en quelques secondes des quantités astronomiques de nourriture. […] Cette souffrance se traduit par un taux de mortalité 10 à 20 fois supérieur à celui des canards élevés uniquement pour leur viande », argumente Élodie Santagiuliana, de Welfarm, qui milite pour le bien-être des animaux d’élevage.

« Une provocation »

Pour les éleveurs, réunis à l’appel de plusieurs syndicats agricoles et de la fédération des chasseurs, « un gavage, ce n’est pas faire souffrir un animal ». « C’est le faire manger deux fois par jour dans son rythme naturel, répond Laëtitia Kaster, éleveuse de canards. À l’état sauvage, pour transhumer, ces animaux mangent en grande quantité afin de stocker de l’énergie, du gras dans leur foie. »

Cette campagne de boycott est vécue comme une provocation par Patrick Franken, président de la Coordination rurale 47 : « On est ici dans le Sud-Ouest, le berceau du foie gras. Venir ici pour nous provoquer, ce n’est pas tenable, surtout après la crise sanitaire que les éleveurs viennent de subir à cause de la deuxième vague de grippe aviaire. »

« C’est comme le rugby »

« Ce sont des traditions ancestrales, il ne faut pas y toucher. C’est comme le rugby », renchérit Christian Baudas, agriculteur et éleveur. Welfram, qui poursuit sa tournée vendredi à Biarritz et ce week-end à Pau puis Toulouse, se défend d’être opposé aux éleveurs. « Nous essayons de travailler avec eux pour d’autres filières en développant le bio, les labels rouges, les labels fermiers, les circuits courts locaux… Nous disons aux gens : “Manger moins de viande mais manger mieux.” Malheureusement, pour le foie gras, il n’y a pas d’alternative au gavage. »

AFP