Le maïs était pourtant bien parti dans les Pays de Loire. Si 2018 est parmi les années les plus chaudes, avec un cumul de températures depuis le 1er mai à Angers supérieur de près de 150 °C (base 6) par rapport à la normale (source Arvalis Météo France), il y a eu suffisamment d’eau jusqu’à début juillet. Le stress hydrique est arrivé au moment de la période critique, en pleine floraison pour certaines parcelles, avec un potentiel de rendement amputé pour les maïs non irrigués.

« Il manquera des grains »

« Entre les problèmes de fécondation et les avortements, il manquera des grains », analyse Anthony Uijttewaal, responsable du pôle Fourrages à la station expérimentale Arvalis de La Jaillière (Loire-Atlantique). Seul point rassurant, « même si le maïs a moins d’amidon, cela ne veut pas dire que tout est perdu en termes de valeur alimentaire ».

Le contexte est globalement le même dans tous les départements, avec des écarts aux normales encore plus marqués en Mayenne et en Sarthe. « J’ai vu des parcelles prêtes à récolter autour du 8 au 10 août », observe Hélène Lagrange, ingénieure régionale Pays de la Loire chez Arvalis. Reste maintenant à bien surveiller les plantes pour décider d’ensiler. « C’est une année précoce, même si les semis ont été tardifs », alerte-t-elle. « Il ne faut pas se fier aux bordures », rappelle Anthony Uijttewaal. Arvalis a publié des diagnostics pour la prise de décision, à retrouver en ligne.

Des ensilages d’herbe de moindre qualité

Quant aux animaux dans les prairies, les bottes de foin sont là pour pallier le manque. « Sur les ensilages d’herbe, le rendement est présent mais la qualité est en dessous des attentes, indique Anthony Uijttewaal. Et en foin, certains secteurs ont pâti des orages, avec un manque à la récolte et une moins bonne qualité pour certaines parcelles inondées. » Sachant que les éleveurs ont dû puiser dans les stocks au printemps, avec des animaux mis à l’herbe tard à cause de prairies détrempées, la sécheresse vient compliquer la situation.

Louise Cottineau