En 2018, la consommation de viande chevaline a continué de baisser. Elle est à peine supérieure à 9 000 tonnes-équivalent carcasse (1). C’est 12 % de moins qu’en 2017. La viande de cheval reste très minoritaire dans les achats des ménages par rapport aux autres viandes. Ils ne représentent que 0,2 % des volumes.

De moins en moins de ménages s’offrent ce type de viande. En 2018, seulement un foyer français sur dix a acheté de la viande chevaline, contre 17 % en 2009. La hausse du prix a pu peser dans les achats des ménages. La viande chevaline reste la plus chère de l’étal. Son prix moyen en 2018 s’est affiché à 17,50 €/kg, soit 5,5 % de plus qu’en 2017.

Importations de viandes américaines

À 10 466 tonnes en 2018, les importations de viandes chevalines chutent de 7,1 % par rapport à 2017. Elles proviennent d’Amérique pour 41 % : Uruguay (19 %), Argentine (13 %), Canada (9 %). La Belgique est le principal fournisseur européen (19 %), mais elle joue un rôle de plaque tournante, redistribuant des viandes venant principalement des Amériques. Les envois de l’Espagne représentent 6 % et ceux de la Roumanie (5 %).

Du côté de la variation des flux, les importations sont en hausse en provenance de la Belgique (+74 % par rapport à 2017), de l’Argentine (+20 %) et de l’Uruguay (+9 %). À l’inverse, elles sont en recul marqué en provenance du Canada (–40 %), de la Roumanie (–28 %) et de l’Espagne (–11 %)

Nos exportations représentent, quant à elles, 3 924 tonnes. Elles sont en hausse de 3 %. L’Italie est notre client principal (41 %). Viennent ensuite la Suisse (13 %) et la Belgique (13 %).

L’Italie reste notre client principal en vif

En vif, les exportations sont aussi à la hausse en 2018. La France a exporté 5 684 chevaux destinés à la boucherie, soit 17 % de plus qu’en 2017. Nous n’importons quasi plus de chevaux destinés à la boucherie depuis 2016. L’Italie reste notre principal client (57 %), suivie de l’Espagne (28 %). 12 %, soit 700 têtes, sont partis vers le Japon en 2018.

Les abattages reculent depuis 2014 à la suite d’un renforcement des règles de traçabilité sanitaire mises en œuvre depuis 2013 pour les chevaux destinés à l’abattage. Les abattages représentent 9 269 têtes en 2018.

Au final, nous sommes très largement déficitaires. Notre production (2 525 tonnes-équivalent carcasse (tec)) couvre partiellement nos besoins évalués à plus de 9 tec.

« Le solde des échanges extérieurs est de 8,2 millions d’euros pour les chevaux destinés à la boucherie, et de –25,3 millions d’euros pour les échanges de viande chevaline. Au cumul, la balance commerciale de la filière de la viande chevaline apparaît déficitaire de 17,1 millions d’euros en 2018 », évaluent l’IFCE et FranceAgriMer.

M.-F. Malterre

(1) Selon le calcul de la méthode des bilans.