L’installation d’éoliennes fait souvent débat. Elle est souvent pointée du doigt dans les campagnes, et les projets éoliens font souvent face à une opposition de la population locale. Pour réduire les crispations et améliorer l’acceptabilité de cette énergie renouvelable, le ministère de la Transition écologique a réuni un groupe de travail « pour un développement harmonieux de l’éolien ». Des mesures ont été annoncées le 19 décembre 2019, construites autour de deux axes :

  • Maîtriser les risques et les nuisances ;
  • L’acceptation des projets éoliens.

Une meilleure répartition géographique de la production est également au programme.

Des nouveaux protocoles pour un cadre renforcé

Les nouvelles règles concerneront plusieurs points sensibles du développement et de l’exploitation des projets éoliens. Comme, par exemple, le bruit, pour lequel un nouveau protocole sera élaboré, afin de mesurer avec exactitude et de manière non-discutable les nuisances sonores.

L’analyse paysagère des dossiers éoliens sera aussi renforcée. Un nouveau dispositif de « démarche paysagère » sera construit en partenariat avec l’Ademe (1). Celui-ci pourra conduire les élus à définir dans leurs documents d’urbanisme des conditions d’accueil de projet. Des expérimentations seront également lancées prochainement pour réduire les nuisances du balisage nocturne en préservant la sécurité des aéronefs.

La prise en compte du cycle de vie global des développements éoliens fait aussi partie des mesures. Le recyclage des matériaux constitutifs, qui doit être obligatoire dès 2023, sera un axe de travail important. Le principe d’excavation totale des fondations d’éoliennes lors du démantèlement sera généralisé. Le montant des garanties financières à apporter sera augmenté afin d’assurer un démantèlement des parcs en fin de vie à la charge de l’exploitant de l’éolienne.

L’élevage oublié

Si ces mesures vont dans la bonne direction, elles oublient de prendre en compte les élevages alentour. Les mauvais retours d’expérience d’élevages installés à proximité d’éoliennes sont rares mais existent. Certains professionnels du sujet souhaitent que la géobiologie soit reconnue comme une science en France, comme elle l’est dans d’autres pays. Cela permettrait, peut-être, de fixer un cadre relatif aux circuits électriques sous-terrains et aux postes sources, afin d’anticiper ces problèmes avant que les dégâts ne se manifestent.

G. B.

(1) Ademe : Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie.