La nutrition animale est à un tournant. Face à une baisse des tonnages importants depuis plusieurs années, elle s’oriente vers des productions plus segmentées nécessitant des besoins de stockage.
Avec 20,3 millions de tonnes (Mt) en 2017, les fabrications stagnent (–0,1 %) en France par rapport à 2016 qui était une année de recul (–2,2 %). La volaille a connu une nouvelle baisse (–1,2 %) alors que le porc se tasse (+0,2 %) et que le bovin a progressé (+1,5 %).
Fabrications en baisse
L’Ouest représente une production de 12 Mt, dont 8 Mt pour la Bretagne. « Si les fabrications sont stables dans les Pays de la Loire et la Normandie, elles sont en baisse en Bretagne notamment sur la volaille, le porc faiblement compensé par une meilleure activité en bovin », a indiqué Hervé Vasseur, président de Nutrinoë, l’association des entreprises de la nutrition animale en Bretagne.
« Chaque année, nous évoluons un peu plus d’une production de volume de quantité conventionnelle vers des productions plus segmentées. C’est une de nos priorités pour répondre à la demande des marchés », a indiqué Hervé Vasseur, président de Nutrinoë. Pour répondre à cette segmentation croissante du marché et aux nouvelles exigences sanitaires, cela nécessite des besoins croissants de stockage dans les usines et les ports.
« Dans ces derniers, aujourd’hui, on a une réduction des capacités de 20 à 25 % induite par une ségrégation des matières premières (origine, fournisseur, navire), a précisé Hervé Vasseur. Les céréaliers ont bénéficié d’un plan d’accompagnement par l’État. Pourquoi ne pas envisager ensemble un plan silo pour la nutrition animale ? »
La grève du fret, un surcoût de 5 millions d’euros
Alors que l’idée d’une écotaxe refait surface, le président de Nutrinoë a rappelé son opposition à toute taxation du transport routier qui serait préjudiciable à tous les métiers de l’élevage. « Nous n’avons pas de solutions alternatives au camion pour livrer les élevages. »
Il a souligné l’efficacité de la mise en place des cellules de gestion de crise lors des grèves ferroviaires avec l’appui de la préfecture de la zone ouest. « Cela nous semble incontournable pour conforter le trafic dont nous avons besoin. » La grève a entraîné un surcoût de 5 millions d’euros en 3 mois dans le secteur. Avec pour conséquences à venir, des tensions sur les prix des transports et des céréales et une augmentation des coûts de production.