L’ambiance était moins morose que les deux années précédentes cette année au Space, en grande partie grâce à une remontée des cours du lait et du porc. La foule dans les allées était plus dense, avec une fréquentation en hausse de 12 % par rapport à l’édition 2016 (selon les organisateurs). De quoi réjouir les 1 441 exposants, dont 499 internationaux provenant de 41 pays.

Investissements

Par rapport à 2016, et surtout à 2015, les cours du lait et du porc se sont redressés. Pas assez pour consolider des trésoreries mises à mal, mais suffisamment pour attirer en plus grand nombre les éleveurs avides de renouveler leurs équipements après deux années de prudence sur les investissements.

© Cédric Faimali/GFA

© Cédric Faimali/GFA

Pour autant, personne ne nie le problème persistant du partage de la valeur ajoutée, qui fragilise la reprise des cours. Parmi les plus virulents, Paul Auffray, président de la Fédération nationale porcine, fustigeait les « acteurs économiques qui écrasent les prix du porc », visant les abatteurs et les transformateurs comme les distributeurs. « La guerre des prix est repartie de plus belle », soulignait-il, désabusé, sur le stand de l’interprofession.

Dans les allées du salon, les États généraux de l’alimentation figuraient d’ailleurs parmi les grands sujets de discussion, les uns doutant de ses résultats, les autres espérant des avancées sur ce sujet des relations commerciales. Des annonces d’Emmanuel Macron sont attendues le 11 octobre à l’occasion d’un déplacement présidentiel dans la Manche.

La génétique reste un temps fort du salon

Parmi les temps forts du Space, le public a pu assister au concours européen simmental le 13 septembre, ainsi qu’à la désormais traditionnelle vente aux enchères Genomic Elite, organisée par l’entreprise de sélection Évolution. Cette année, les deux races à l’honneur au Space, la simmental et la charolaise, y ont participé pour la première fois, élargissant l’audience de cet évènement.

© Thierry Pasquet

Au total, 29 animaux de 7 races différentes (prim’holstein, pie rouge, normande, montbéliarde, simmental, brune et charolaise), tous génotypés, ainsi qu’un lot d’embryons, ont trouvé preneurs.

En Holstein, les 12 génisses ont été vendues à une moyenne de 4 500 €. Le top prix de la vente revient à Nymphéa (+224 points d’ISU), du Gaec Pont Nain (22). Cette fille de Louxor a été achetée par l’ES Gènes Diffusion pour 6 400 €.

© Thierry Pasquet

En pie rouge, deux génisses ont également trouvé preneur à une moyenne de 3 200 €. En race normande, les quatre génisses proposées à la vente ont atteint une moyenne de 2 725 €, le top prix étant pour Mégalomane, une fille de Evillelib x Fuseos Isylib indexée à +166 d’ISU et adjugée à 3 200 €. Les deux femelles montbéliardes prennent la direction du GIE Montbéliarde Horizon dans l’Ain pour 2 100 € de moyenne. En simmental, Mitaine, proposée par l’EARL de la Basse-Cour, reste dans son département de naissance, la Sarthe, adjugée à 1 300 €. Pour la race brune, Norway est adjugée 2 600 € à l’EARL Grimault Robert (Ille-et-Vilaine).

Cette première participation à la vente était réussie pour la race charolaise, avec sept animaux à la vente et une moyenne de 3 000 €. « Pour les génisses, c’est Nostalgie P, une qui obtient le top prix à 5 200 €, décrit Évolution. Cette femelle de Indou PP sans cornes proposée par Dumont François (36) prend la direction du Cher à l’EARL Barret. Pour les mâles, le meilleur prix revient à Macallan adjugé au Gaec Lecornu Père & Fils (14) pour 3 400 €. »

Les organisateurs donnent d’ores et déjà rendez-vous au Space 2018, du 11 au 14 septembre au Parc des expositions de Rennes (Ille-et-Vilaine).

E.C.