Les résultats de l’enquête avicole annuelle réalisée par les chambres d’agriculture du Grand Ouest viennent de paraître. Ils montrent une stabilisation des marges dans presque toutes les productions en 2017.

« L’évolution des résultats est très dépendante du mode de production », explique Elodie Dezat, de la chambre d’agriculture de la Bretagne, coordinatrice de l’enquête. Le poulet d’exportation a assuré ses marges (en moyenne 38,20 €/m²/an) grâce à une forte productivité. « Les durées de vide sanitaire ont été en moyenne de moins de 12 jours. Pour le quart supérieur, cette durée est même descendue à 5,4 jours nécessitant une vigilance au niveau sanitaire. »

Avec une moyenne de 36,56 €/m²/an, le poulet standard a connu une légère amélioration. Habituellement en tête du classement, le poulet lourd sexé voit sa marge baisser (36,79 €/m²/an).

Les charges variables (gaz, litière) sont en augmentation. « Nous pensons que cette évolution est en lien avec la lutte contre les pododermatites. Les éleveurs chauffent plus au démarrage pour maintenir une litière sèche. Les matériaux (copeaux, miscanthus) coûtent de plus en plus chers. »

Les chiffres sont meilleurs en dinde car cette production n’a pas connu tous les retards de lot connus en 2016. Les durées de vide sanitaire ont augmenté dans la majorité des productions (à l’exception du poulet d’exportation) souvent en lien avec des pertes de marchés, conséquence de la crise de l’influenza aviaire.

Des inquiétudes

Quelles perspectives pour 2018 ? L’affaire Doux et la restructuration de la filière de l’exportation font craindre des jours moins bons aux éleveurs avec une diminution des volumes sur le grand export.

« Sur les 450 000 m² de surfaces consacrées au poulet d’exportation, le saoudien Al Munajem ne devrait en conserver que 150 000 m², explique Didier Goubil, président du pôle de l’aviculture des chambres d’agriculture de la Bretagne. Pendant 1 ou 2 ans, les 300 000 m² restants vont venir peser sur les plannings en attendant que soit construite la nouvelle usine à Châteaulin (Finistère) affectée au poulet lourd pour le marché national. »

Isabelle Lejas