« Nous pouvons montrer comment nous castrons les porcelets à vif, les gens ne vont pas l’accepter, a-t-elle illustré. Nous ne gagnerons rien à discréditer nos adversaires ou à nous plaindre de la situation, il faut un peu de pragmatisme : certaines pratiques vont évoluer. »

Autre nécessité pour maintenir la consommation de viande : passer d’une politique de la demande à une politique de l’offre. « Vous ne pensez pas encore suffisamment aux consommateurs, lance l’économiste Pascal Perri. Sans forcément les partager, il faut intégrer les doutes du consommateur. Le besoin de proximité se fait plus fort avec le développement de la mondialisation. Les attentes en matière de bien-être animal ne sont plus des signaux faibles, mais des avertissements. »

Passer à une « économie de la solution »

L’évolution de la demande n’est pas uniquement liée à la production. « Nous sommes passés d’une économie de la transaction (vente d’un morceau de viande), à une économie de la solution. Il faut désormais offrir un service, plus qu’un produit, par exemple répondre aux attentes en termes de praticité et de rapidité de préparation. »

Pascal Perri insiste également sur la multiplicité et la variabilité des demandes. « Le digital peut nous apporter une connaissance très fine des consommateurs. Ils ne font pas mystère de leurs comportements alimentaires sur les réseaux sociaux. »

Valérie Scarlakens