« L’élevage allaitant est confronté à de nombreux enjeux », a constaté Philippe Dimon, de l’Institut de l’élevage, à l’occasion d’une assemblée générale du groupe coopératif Feder (1), le 5 juin à Chalon-sur-Saône. Bas revenus, évolution des modes de consommation et des attentes sociétales ou encore, renouvellement des générations sont autant de défis à relever.

Des exploitations qui évoluent

Une étude comparative menée sur 124 fermes du réseau Inosys entre 2005 et 2015, révèle que les exploitations allaitantes ont beaucoup évolué en 10 ans (voir encadré). Cependant, la rentabilité du capital s’est dégradée, passant de 4,5 € de capital pour 1 € d’EBE en 2005, à 7,5 € pour 1 € d’EBE en 2015. « Les économies d’échelle attendues, notamment par la forte amélioration de la productivité de la main-d’œuvre, ont été contrecarrées par les investissements en matériel », explique Philippe Dimon.

Améliorer les revenus

« Si les revenus de l’élevage allaitant sont parmi les plus faibles du monde agricole, certaines exploitations s’en sortent beaucoup mieux que d’autres. Il est important de les mettre en avant et de comprendre leurs fondamentaux », ajoute-t-il.

Philippe Dimon schématise ainsi quatre profils d’élevage à forte efficacité économique : « l’animalier », « l’économe », le « très productif », et le « sécurisant le produit » (voir infographie).

« En réalité, les élevages efficaces et résilients allient plusieurs de ces profils, il n’y a pas de recette toute faite », souligne-t-il, en rappelant également le rôle fondamental de la recherche pour améliorer l’efficience des systèmes.

Attractivité et acceptabilité

Le maintien de l’élevage allaitant passe aussi par le renouvellement des générations d’éleveurs et par son acceptation par la société. « Tout cela doit inciter à imaginer de nouvelles logiques de systèmes de production et à trouver de nouvelles dynamiques », conclut Philippe Dimon.

(1) Assemblées générales communes de Global, Terre d’ovin et Les éleveurs bio de Bourgogne.

Valérie Scarlakens