La première action collective a été lancée le 31 octobre auprès du tribunal administratif de Paris pour obtenir l’ensemble des éléments du GPSE, groupe permanent pour la sécurité électrique dans les exploitations agricoles, né en 1999 mais dont les groupes de travail ne sont plus convoqués depuis 2002.

Un avocat spécialiste des dossiers environnementaux

« Il semble que nous soyons devant une opacité organisée depuis des années », explique l’avocat de l’Anast, maître François Lafforgue. TTLA, Teissonniere Topaloff Lafforgue Andreu et associés, son cabinet parisien, est un habitué des dossiers de masse autour de l’environnement et du travail (victimes de l’amiante, des pesticides, etc.).

Réunis au Mans autour de leur avocat ce lundi 4 novembre 2019, plusieurs éleveurs ont témoigné des dégâts occasionnés dans leurs troupeaux, sur leur santé et celle de leur famille. Une situation qui, si les choses ne sont pas allées trop loin, peut être réversible comme le montre le retour à la normale lors d’arrêts des installations émettrices.

Des effets parfois réversibles

L’EARL Le Petit Quincé installée à La Baroche-sous-Lucé, dans l’Orne, a ainsi fait déplacer à ses frais, pour 70 000 €, la ligne enterrée cause des troubles et ses animaux ont repris alors le cours normal de leur vie, interrompu depuis la mise en service de la ligne à haute tension (LHT).

La situation de chacun étant particulière (lignes à haute tension enterrées ou non, lignes à moyenne tension, transformateurs, parc photovoltaïque, parc d’éoliennes, antenne relais…), l’avocat construit actuellement 12 dossiers dont les procédures devraient être lancées d’ici à la fin du premier trimestre de 2020 avec un chef commun, celui des troubles anormaux de voisinage.

Soutenus par plusieurs associations

Plusieurs associations nationales concernant des secteurs proches apportent leur soutien à ces actions comme Phyto-Victimes, l’association Henri Péserat (amiante), Priartem (électrosensibles) ainsi que le Criirem (Centre de recherche indépendant sur les rayonnements non ionisant) basé également au Mans.

« Chambre, syndicat, assurance, tout le monde m’a dit : prends l’argent et tais-toi, mais on ne veut plus se taire », conclut Thierry Charruel, agriculteur dans la Manche, qui est allé jusqu’en cassation et a gagné contre RTE. Mais l’éleveur paye toujours les emprunts de ses bâtiments désormais vides.

Yanne Boloh

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