La crainte des fabricants est de voir le projet de loi « complexifier les relations commerciales », et d’ajouter des coûts supplémentaires au lieu de ramener de la valeur ajoutée aux agriculteurs.
Étienne Gangneron, représentant de la FNSEA lors de la table-ronde organisée lors de l’AG, renchérit. Il souligne que les agriculteurs ont mis beaucoup d’espoirs dans les EGA et un retour aux producteurs, pour l’exportation, la compétitivité, en particulier après le discours d’Emmanuel Macron, mais qu’ils risquent d’être déçus. « Le retour aux producteurs sera sur plusieurs années, tandis qu’on leur ajoute rapidement des charges », évoquant les exigences plus fortes en termes de qualité, d’environnement, de bien-être animal…
Nathalie Barbe, de la DGPE du ministère, rappelle que le projet de loi initial était équilibré, reprenant fidèlement les résultats des EGA, mais que les plus de 2 000 amendements discutés à l’Assemblée et au Sénat sont « l’expression de la démocratie ». Elle appelle les filières agricoles à faire entendre leur voix auprès des élus.
Des craintes vis-à-vis d’un « cumul de contraintes »
François Cholat, président du Snia, a rappelé dans son discours de clôture les différentes revendications des fabricants d’aliments (passage de 32 à 36 tonnes de la charge utile des camions, gestion du risque salmonelles…) et leurs réalisations (les démarches de traçabilité sanitaire Oqualim et de durabilité environnementale Duralim).
Avant d’insister sur les attentes de la filière concernant les EGA et de rappeler que « la compétitivité est au cœur de nos métiers », il a exprimé sa crainte d’assister dans les EGA à « un cumul de contraintes », qui n’aboutiraient pas forcément à redonner de la valeur au niveau de la production agricole. « Certaines dispositions semblent difficiles à traduire », « risquant plutôt de déséquilibrer certaines filières, comme la volaille », a-t-il ajouté.