Dans le cadre du premier Plan EcoAntibio, l’Anses avait été saisie en 2013 par le ministère de l’Agriculture afin de réaliser un « état des lieux des alternatives aux antibiotiques » (1), et d’en évaluer « l’efficacité et l’innocuité » pour l’homme, l’animal et l’environnement d’après la bibliographie existante. L’Agence a rendu son rapport le 27 avril 2018.
Les espèces visées sont, dans l’ordre décroissant, les porcs, les ruminants, les volailles, et les lapins. La plus grande partie des allégations est focalisée sur la sphère digestive, quelle que soit l’espèce animale.
Un grand nombre de produits
L’Agence recense « l’existence d’un grand nombre de produits et substances (molécules, plantes, extraits de plantes et micro-organismes) utilisés comme alternatives aux antibiotiques ». Mais elle souligne aussi « l’hétérogénéité des données disponibles pour en évaluer l’innocuité et l’efficacité, ainsi que leur capacité à sélectionner des bactéries résistantes », selon un communiqué publié le 27 avril 2018.
Le rapport « souligne la nécessité d’encourager les recherches afin de pouvoir identifier les produits prometteurs et caractériser leurs effets ». L’Anses estime donc qu’il est d’abord nécessaire « d’engager une réflexion pour définir, pour les principales filières animales concernées, les classes d’alternatives qui devraient faire en priorité l’objet de travaux approfondis pour lever les incertitudes sur leur efficacité et leur innocuité ».
Si, « parmi l’ensemble des produits alternatifs considérés, un grand nombre présente une innocuité avérée après évaluation pour l’animal, le consommateur et l’environnement », d’autres n’ont pas été testés, et certaines bactéries utilisées pourraient même s’avérer « potentiellement pathogènes » pour l’homme. L’Anses rappelle qu’« une évaluation de ces produits reste donc nécessaire et obligatoire réglementairement avant toute utilisation en pratique ».
(1) Le terme d’alternative aux antibiotiques est « à comprendre dans un sens large », comprenant les utilisations « en substitution » des antibiotiques mais également ceux « utilisés préventivement ». Les vaccins, autovaccins et les alternatives utilisées comme facteurs de croissance sont exclus de cette saisine.