Des concentrations en nitrates en baisse mais des contraintes réglementaires en hausse : c’est le paradoxe dénoncé par la FRSEA Bretagne, qui a claqué lundi la porte d’une réunion de travail consacrée à la révision du programme régional d’action contre les nitrates.
D’après les données présentées par la Dreal elle-même, la concentration moyenne en nitrates dans les cours d’eau bretons est de 31,1 mg/l, explique le syndicat dans un communiqué. En 2016, pour les eaux de surface, 76 % des prélèvements montrent une concentration en baisse par rapport à 2007 et aucun n’évolue à la hausse. Pour les eaux souterraines, 60 % des points de prélèvement affichent une baisse contre 8 % une hausse.
Quatre contraintes supplémentaires
Ces résultats traduisent les efforts des agriculteurs, souligne la FRSEA, qui rappelle quelques-unes des pratiques mises en œuvre : couverture hivernale des sols, bandes enherbées, haies et talus, évolution des régimes alimentaires des animaux… Surtout, « les éleveurs bretons ont investi dans des capacités de stockage des effluents et plus de 400 stations de traitement pour répondre à l’enjeu de résorption des excédents d’azote », et ce, en supportant eux-mêmes 70 % du coût de l’investissement, qui « n’apporte aucune plus-value économique ».
En retour, le syndicat espérait un desserrement de l’étau réglementaire et la possibilité d’« expérimenter de nouvelles stratégies. » Au lieu de cela, « l’Administration ajoute quatre nouvelles contraintes supplémentaires dans le projet de [sixième programme], avec un coût économique pour une efficacité environnementale discutable ».
Mettre un terme à cette « mascarade »
Depuis dix mois que la révision du programme d’action régional est engagée, « la profession agricole a donné ses analyses, ses propositions et ses écrits, mais rien n’a été, ne serait-ce qu’une seule fois, écrit dans le projet [de texte] », dénonce la FRSEA, qui a donc quitté la dernière réunion afin de mettre un terme à cette « mascarade ».