« Les États membres ont voté [à l’unanimité] en faveur de la radiation de 20 établissements brésiliens dont les importations de viande et de produits à base de viande [principalement de volaille] sont actuellement autorisées », a annoncé une porte-parole de l’exécutif européen dans un court communiqué hier, le 19 avril 2018.
Des « déficiences dans le système de contrôle brésilien »
Cette radiation fait suite à des « déficiences détectées dans le système de contrôle officiel brésilien ». Les sociétés concernées n’avaient pas répondu aux exigences de l’Union européenne formulées après un audit. Faisant suite au scandale de la viande avariée au Brésil, Bruxelles avait obtenu la suspension de la licence d’établissements autorisés à exporter, avait augmenté ses inspections et commandé un audit en mai 2017.
La radiation, décidée au sein d’un comité, où siègent des experts de chaque État membre, commencera à s’appliquer 15 jours après la publication de la décision au Journal officiel.
Des eurodéputés sur place
Souhaitant se faire leur propre opinion sur la réalité des méthodes brésiliennes, indépendamment des services de la Commission européenne, onze eurodéputés se sont rendus sur place au début d’avril. Après des visites d’exploitations et d’abattoirs ainsi que des échanges avec les autorités locales, ils confirment le bien-fondé de la décision.
« Le constat est sans appel, assure Michel Dantin, eurodéputé français (PPE) membre de la délégation. Il y a effectivement un vrai problème sanitaire au Brésil dans la production de viande de volaille et bovine, notamment du fait de la corruption généralisée des services et des laboratoires vétérinaires et de manière plus systémique sur les questions cruciales d’identification et de traçabilité. »
Pour autant, note-t-il, « il existe au Brésil une volonté farouche de dépasser ces problèmes à moyen terme ». Pour lui et ses collègues, le débat des négociations avec le Mercosur ne devrait pas porter sur les craintes sanitaires, mais « le potentiel de production brésilien qui peut mettre à mal l’agriculture en Europe et en France ».