Nouvelles pratiques
Désherbage mécaniquestrong
Le désherbage mécanique est une des solutions avancées pour réduire l’utilisation d’herbicide. Cette technique est moins efficace que le désherbage chimique. Elle demande au moins deux ou trois passages supplémentaires et génère une augmentation des charges de mécanisation. La combinaison de plusieurs leviers d’adaptation sera nécessaire pour préserver le revenu des agriculteurs. Mieux contenir la pression des adventices passe aussi par l’allongement des rotations et l’introduction de nouvelles cultures.
Il n’existe pas d’autre molécule ayant le même spectre d’action que le glyphosate. Les autres herbicides sont moins efficaces, leur coût est élevé et leur impact pourrait être plus néfaste.
Des impassesstrong
Les connaissances disponibles à ce jour, mises en avant dans un rapport de l’Inra de fin 2017, n’ont pas permis d’identifier d’alternative pour les agricultures conduites dans des conditions difficiles (viticulture et arboriculture en zones de forte pente, légumes cultivés en plein champ…), ainsi que pour l’agriculture de conservation. Cette technique a pour principe de perturber le moins possible les sols grâce au semis direct, donc de ne réaliser aucun travail mécanique. La gestion des vivaces et de certaines plantes invasives trouve peu de solutions à court terme.
D’autres surcoûts
La main-d’œuvrestrong
Qui dit davantage de passages, dit une augmentation du besoin en main-d’œuvre. « Les exploitations en non-labour se sont agrandies avec l’augmentation des débits de chantier. Nous ne sommes pas sûrs que, demain, la fenêtre d’intervention pour effectuer les travaux dans de bonnes conditions sera toujours suffisante. La main-d’œuvre pourra être un facteur limitant et obliger les agriculteurs à réduire leurs exigences face au risque, à diminuer les surfaces travaillées ou à faire appel à de la main-d’œuvre extérieure, ce qui engendrera des coûts supplémentaires », s’inquiète Romain Rabreau, conseiller de gestion chez Fiteco, membre du groupement AgirAgri (voir l’infographie).
Davantage d’usurestrong
La multiplication du nombre de passages augmente l’usure du matériel. Certaines pièces devront être changées plus souvent. De même, un tracteur qui fait davantage d’heures sera renouvelé plus tôt. Les matériels de semis direct pourraient devenir obsolètes.
Une baisse de la qualitéstrong
La totalité des adventices ne sera pas détruite par le travail mécanique. La concurrence avec la culture en place sera plus forte. Il est probable que les rendements diminuent. Des pénalités ou des réfactions sur la qualité pourront être appliquées par les organismes stockeurs si les frais de triage augmentent. Certains pourraient refuser les livraisons.
Impact environnemental
Bilan carbonestrong
L’augmentation du nombre de passages affectera directement la consommation de fioul des exploitations. Les spécialistes craignent également une détérioration de la structure des sols, une augmentation de l’érosion et une moindre fixation du carbone.
Cultures intermédiairesstrong
Les exigences réglementaires concernant les couverts intermédiaires ne sont pas toujours compatibles avec les contraintes liées au désherbage mécanique. Pour les cultures de printemps, la culture intermédiaire devra être détruite par broyage ou roulée (rouleau Faca, par exemple). Cela induit, là encore, un coût supplémentaire.