Les indicateurs du bilan

Actif et passifstrong

Le bilan est une photographie à un instant « t » de la situation financière de l’exploitation, le plus souvent à la date de clôture comptable. L’actif du bilan présente le détail des biens de l’entreprise et le passif les moyens de financements utilisés. L’actif donne la valeur nette comptable (VNC) des biens immobilisés, c’est-à-dire après déduction des amortissements. Si les investissements ont été réalisés depuis longtemps, ils sont déjà amortis et la VNC du bien est très inférieure à son prix de vente sur le marché (valeur vénale).

Les capitaux propres strong

Ils doivent représenter au moins 25 % du passif pour attester de la solidité de l’entreprise.

Le taux d’endettement strong

Il est égal à : [dettes à moyen et long termes (MLT) + compte courant d’associé (quand la société doit de l’argent à ses associés)]/total du passif. Il peut aller de 20 % en fin de carrière à plus de 80 % pour un jeune installé qui a beaucoup investi.

Les dettes court terme, le nerf de la guerre

Les maintenir inférieures à 100 €/1 000 lstrong

Les dettes court terme (CT) apparaissent « en bas à droite » du bilan. Elles révèlent la situation financière d’une exploitation et l’état de sa trésorerie. « En production laitière par exemple, en dessous de 5 000 € de dettes CT pour 100 000 l produits, tout va bien, explique Étienne Launay, conseiller à Agrigestion. Par contre, quand les dettes CT atteignent plus de 10 000 €/100 000 l produits, j’estime qu’il faut agir. Au-delà de 25 000 € pour 100 000 l produits, il devient difficile d’inverser la tendance, insiste Étienne Launay. Le meilleur conseil, c’est peut-être d’envisager un arrêt en préparant bien sa cessation d’activité pour transmettre au mieux son exploitation ou prévoir une procédure de redressement judiciaire (attention de bien en mesurer les conséquences). »

Exigibilité immédiatestrong

Si un fournisseur exige le paiement d’une dette, l’entreprise doit être en mesure de la régler immédiatement. Il faut donc s’assurer que les dettes CT peuvent être couvertes par les stocks facilement « vendables » (animaux à cycle de production court, approvisionnements, avances en terre et produits récoltés), les créances clients et les disponibilités à la banque.

Retrouver de la trésorerie

Réaménager ses dettes MLTstrong

Il n’y a pas de solution toute faite. Améliorer la trésorerie peut passer par un réaménagement des emprunts long et moyen termes (MLT), notamment en augmentant la durée des prêts. Parfois, il faudra une année blanche en annuités. « Si la situation le permet fiscalement et juridiquement, je peux proposer de créer une société qui rachète tout ou partie de l’actif, mais il faut tenir compte du coût que cela engendre », souligne Étienne Launay.

D’abord améliorer la techniquestrong

« Dans la majorité des cas, il existe des gains techniques qui permettent, s’ils sont mis en œuvre correctement, de redresser la trésorerie. En production laitière, les variations du prix du lait n’expliquent que 20 % des dettes, les autres 80 % viennent de problèmes techniques ! Pour que la situation se redresse de façon pérenne, il faut, avant toute chose, que l’exploitant mette en œuvre des changements profonds dans sa manière de produire », explique Étienne Launay. Une analyse des coûts de production permet d’indentifier les leviers existants : par exemple, réduire les coûts d’alimentation, améliorer la valorisation des réformes et des veaux, augmenter le volume produit par vache .

Par Marie Salset