« Malgré une demande soutenue pour les produits laitiers européens et une collecte en deçà du niveau escompté en Nouvelle-Zélande, la croissance laitière en Europe et aux États-Unis devrait continuer de mettre la pression sur le prix du lait », affirme la Commission européenne, dans ses prévisions publiées ce jeudi 5 avril 2018. Pourtant, la dynamique laitière devrait perdurer en Europe, avec une croissance de la production estimée à 1,4 % en 2018. « Le ralentissement de la croissance de la collecte devrait seulement intervenir en 2019, principalement en raison de la baisse du prix du lait », précise Bruxelles.
Un cheptel restreint mais rajeuni
En décembre 2017, le cheptel européen de vaches laitières était en déclin de 1 %, par rapport à décembre 2016. « C’est le premier recul significatif depuis 2012, analyse la Commission. Le cheptel de vaches laitières est revenu à son niveau de 2011, alors que la production laitière est supérieure de 8 %. »
En 2017, le recul des effectifs de vaches laitières est le plus marqué aux Pays-Bas (–7 %), alors que les cheptels irlandais ont continué de s’étoffer (+4 %). Selon Bruxelles, l’augmentation de la productivité des troupeaux est expliquée par l’usage croissant de concentrés, ainsi que le rajeunissement des troupeaux.
Des marchés dynamiques
Si le marché de la poudre maigre reste incertain (voir l’encadré), l’Europe devrait profiter d’une demande dynamique pour ses produits laitiers. La demande domestique devrait s’accroître de 0,9 %. Sur le marché mondial, le recul de la collecte néo-zélandaise devrait réorienter les acheteurs vers le vieux continent.
La Commission anticipe une croissance des exportations de fromages de 4 % en 2018, principalement vers l’Asie. La production de beurre devrait s’accroître de 3 %, à la faveur de l’augmentation de la collecte laitière dans les principaux pays producteurs (France et Allemagne), ainsi que de l’amélioration des taux de matière grasse du lait. Sur le marché des produits frais, les envois européens devraient s’accroître de 5 % en volume en 2018, principalement tirés par les crèmes et les yaourts.