Être en action du matin au soir, avec un objectif de performance, est très fatigant. Nos modes de vie actuels nous amènent, dès le réveil, à organiser notre temps pour ne pas perdre une minute et atteindre les buts que nous nous sommes fixés. Il peut s’agir de tâches, occupations ou obligations, dans la maison, au travail à la ferme, avec nos enfants, nos proches, nos relations sociales... Or, cette to do list permanente est épuisante, surtout quand on ressasse : « Je n’ai pas eu le temps de ci, de ça. » Selon Albert Moukheiber, docteur en neurosciences cognitives, « quand l’action est toujours orientée vers un but, cette hypervigilance permanente risque de nous nuire. La pression n’est pas bénéfique pour l’appareil psychique. »

Prévoir des pauses

La fatigue mentale génère des troubles du sommeil, de l’anxiété, des problèmes digestifs, des douleurs musculaires, des migraines... Il devient difficile de se concentrer et de prendre les bonnes décisions. « Cette pression que l’on s’inflige est des plus délétères sur notre état de santé. Si l’on veut courir de Paris à Lille, il vaut mieux s’arrêter en route », insiste le spécialiste.

Comment ? En trouvant une façon à soi de reposer son cerveau au cours de la journée, environ cinq minutes toutes les deux heures, ou s’octroyer un temps le matin ou le soir, conseille-t-il. Ces pauses pourront prendre des formes variées : s’asseoir, respirer, ne rien faire tout simplement, ou pratiquer un sport, lire ou écouter de la musique. Toute activité sans aucun but, sans obligation vis-à-vis de soi ou des autres est favorable.

« Paradoxalement, l’injonction “Il faut que je me repose” est tout sauf apaisante. Reposer son cerveau, c’est se laisser tranquille. Ce n’est pas forcément partir en vacances », ajoute Albert Moukheiber.

Alexie Valois

(1) Auteur de Votre cerveau vous joue des tours, Allary Éditions.