La demande est de plus en plus forte de la part des couples : donner la vie naturellement, en conditions peu médicalisées, sans prendre de risque. C’est possible depuis le lancement de l’expérimentation, en 2016, de huit maisons de naissance, accolées à un centre hospitalier afin d’assurer la sécurité des mamans et des nouveau-nés.
Dans ces chambres toutes simples avec baignoire, les jeunes parents trouvent l’intimité et l’autonomie recherchée (liberté de mouvement, de se restaurer, de choisir la position pour enfanter…). Seuls prérequis pour y accéder : être en bonne santé, présenter une grossesse qui se déroule normalement, n’avoir jamais subi de césarienne et attendre un seul bébé. « Un binôme de sages-femmes offre un suivi personnalisé du premier trimestre jusqu’à deux mois après la naissance, explique Henny Jonkers, sage-femme à la maison Doumaïa à Castres (Tarn). Si un problème survient au cours de la grossesse (hypertension, terme dépassé de plus de cinq jours…), pendant le travail (trop long…), ou après l’accouchement (hémorragie…), le transfert vers la maternité s’effectue en moins de deux minutes. » Si tout se passe bien, le retour à domicile a lieu dans les douze heures après la mise au monde.
Une femme sur cinq est intéressée
Sur les 649 futures mamans suivies en 2018 dans les huit maisons, 22 % ont été transférées vers l’hôpital associé avant leur accouchement, 6 % des jeunes mères et autant de bébés ont été admis après. Un niveau de sécurité satisfaisant et une très faible fréquence d’interventions ont été relevés dans l’étude de l’Inserm (1), parue en novembre 2019. À ce constat positif, s’ajoute le résultat d’un sondage Ipsos de février 2020, qui révèle qu’une femme sur cinq est intéressée par cette offre de soins.
Ainsi, deux sénateurs ont décidé de déposer une proposition de loi pour la pérennisation et la généralisation de ces établissements, le 17 février 2020. À suivre.
(1) Institut national de la santé et de la recherche médicale.