Jérôme Pineau et son frère Emmanuel sont éleveurs bio de limousines et de volailles. Associés du Gaec Bienvenue, situé dans la commune des Herbiers, ils ont construit en 2016 une unité de méthanisation avec un moteur de 138 kW. « Je me suis rapproché des entreprises de la commune qui pouvaient me fournir des biodéchets, explique Jérôme. L’Hyper U m’a d’abord proposé les restes du rayon boulangerie et, depuis septembre, nous avons étendu notre partenariat aux fruits et légumes périmés. »

Dans un objectif « zéro gâchis », le magasin a installé une vitrine spécifique pour les denrées à consommer rapidement. L’Hyper U adhère aussi à l’application sur téléphone « Too Good To Go », avec des promotions de 70 % sur des paniers à retirer dans la journée. La démarche est complétée par des dons aux associations d’aide alimentaire. Les frères Pineau récupèrent uniquement les produits abîmés.

« Travailler avec le Gaec Bienvenue nous intéresse car nous sommes sur la même commune, ce qui facilite la logistique. Ce recyclage repose sur une organisation simple », souligne Charlène Démé, responsable hygiène et qualité de l’hypermarché. Cette démarche a permis de diviser par deux ses bennes de déchets. La première étape a été de trouver un caisson-benne étanche pour le dépôt de ces derniers. Les restes de viande ne sont pas méthanisables et partent chez un équarisseur. Certains aliments sont écartés, comme les noix de coco et les avocats en raison de la dureté de leur coque ou leur noyau. Tous les emballages sont retirés. Le personnel de l’hypermarché a été formé afin que ces consignes soient respectées et la benne est inspectée quotidiennement.

Livraison le mardi

Chaque mardi matin, un transporteur déplace le caisson et le vide devant la fumière de l’exploitation. Le Gaec met à disposition du chauffeur son nettoyeur haute pression pour laver le conteneur avant son retour au magasin. « Ces produits sont méthanogènes, et les fruits sont intéressants car leur acidité fait baisser le pH dans la cuve, commente Jérôme. En quantité, cela représente moins de 5 % du tonnage de matières que nous utilisons, mais d’un point de vue écologique, cette valorisation locale des déchets va évidemment dans le bon sens. ».

Denis Lehé