« Les effets de la flambée des matières premières pour l’alimentation animale n’épargnent pas la filière du lapin de chair. Pour un atelier cunicole, la part de l’aliment représente en moyenne 60 % du coût de production. En 2022, on s’attend même à ce que cette proportion atteigne 65 %. Le tourteau de tournesol tient notamment une part prépondérante pour la nutrition des lapins. La guerre en Ukraine engendre ainsi d’importants problèmes de disponibilité et de prix. Pour les éleveurs, l’impact est considérable. Sur le court terme, de fortes tensions de trésorerie sont observées. À moyen et long terme, il est à craindre que la rentabilité des ateliers cunicoles soit fortement affectée. Dans certains élevages, cette crise pourrait être celle de trop, et provoquer un arrêt de la production.

En parallèle, des renégociations sont en cours avec les distributeurs pour revaloriser le prix de la viande. Au-delà de l’alimentation des animaux, d’autres postes de charges flambent dans la filière, tels que l’énergie, les emballages, ou encore la main-d’œuvre dans les abattoirs. L’enjeu est de trouver un juste équilibre pour l’ensemble des acteurs. Car les tarifs proposés aux consommateurs doivent être acceptables, pour qu’ils ne se détournent pas d’une viande dont les ventes sont déjà fragilisées. »