« Réussir l’école inclusive est une œuvre délicate. Mais quand on introduit un enfant porteur de handicap dans une classe, ça modifie le groupe. Celui-ci est plus cohésif et plus solidaire », affirme Jean-Baptiste Hibon (1), psychologue. Infirme moteur cérébral de naissance, le conférencier, venu à Reims le 19 septembre à l’invitation de l’APEL (2) de Saint-Joseph, a convaincu avec beaucoup d’humour son auditoire.

Changer le regard

Jean-Paul Obellianne, inspecteur d’académie de la Marne, poursuit : « L’enrichissement peut être mutuel. J’ai observé qu’installer un dispositif Ulis dans un établissement change le regard. » En cette rentrée 2019, le ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer, a mis en place la cellule d’écoute Aide handicap école, accessible au 0 800 730 123, du lundi au vendredi de 9 h à 17 h. Ce service croule sous les appels. Une maman de collégien observe qu’elle n’arrive pas à joindre la plateforme depuis son lancement. La situation devient pourtant urgente pour son fils, qui n’a toujours pas d’AVSH (3) malgré la notification d’heures. Même si le statut de ces accompagnants a changé (fin des contrats aidés), le recrutement est difficile. Actuellement, dans ce département, 1 000 élèves bénéficient du soutien d’un AVSH contre 80 en 2006.

Des chiffres qui montrent le chemin parcouru dans la prise en compte du handicap. C. Y.

(1) Lire également l’article en page 93 de ce numéro.

(2) Association de parents d’élèves de l’enseignement libre.

(3) Auxiliaire de vie scolaire handicap.