Dans la famille des biomatériaux, les isolants à base de chanvre connaissent un important développement. Après récolte et bottelage, la plante subit un traitement mécanique qui permet de séparer d’un côté, les fibres, et de l’autre, le bois, également appelé chènevotte. Ces deux composants servent à la fabrication d’isolants écologiques.
Dominique Briffaud, agriculteur en Vendée et président de l’interprofession du chanvre, en a utilisé pour construire sa maison l’an dernier : « L’ossature porteuse est en bois, explique-t-il. Les murs sont en béton de chanvre. Il s’agit de chènevotte projetée en mélange avec de la chaux dans les alvéoles vides de la structure. Il faut au préalable fermer chaque caisson du côté extérieur avec un panneau de bois, et le remplir par le côté intérieur. Ensuite, le maçon retire les panneaux de coffrage et réalise un enduit extérieur également à base de chaux pour que le mur conserve son pouvoir respirant. »
Coté intérieur, la finition peut être réalisée soit avec un béton de chanvre lissé et donc sans aspérité, soit avec un matériau plus classique comme des plaques de plâtre ou du lambris. Le béton de chanvre est très léger, mais il n’est pas porteur, c’est pourquoi il est souvent utilisé dans les maisons à ossatures bois. Il s’emploie aussi pour recouvrir des murs existants lors d’une rénovation, pour isoler le plafond ou bien le sol sous un carrelage par exemple.
« J’ai aussi utilisé des panneaux isolants en fibres de chanvre également issues de la plante. ajoute Dominique Briffaud. Selon les usages, elles sont aussi conditionnées en rouleaux ou même en vrac à souffler. L’avantage du chanvre est qu’il retient l’humidité et la restitue ensuite par temps sec. » En termes de prix, l’isolation à base de chanvre revient entre 10 et 20 % plus cher à l’achat qu’un isolant minéral haut de gamme, mais écologiquement, il est bien mieux noté.